
J’étais l’un des rares à penser que l’inflation allait refaire surface tôt ou tard. La FED et la BCE ont vu leurs vœux exaucer. Cependant, elle surfe sur un dynamique haussière inquiétante. Aux États-Unis et en Allemagne, l’inflation est respectivement au plus haut depuis 1981 et la chute du Mur de Berlin. Les experts de marché l’imputent aux problèmes de chaîne d’approvisionnement. Ils pensent une fois que la chaîne d’approvisionnement résolue, l’inflation reviendrait au niveau pré-Covid. L’hypothèse d’un pic arriverait tôt ou tard.
Si j’étais vous, je ne prendrais pas pour argent comptant cette analyse. N’ayons pas peur de me mouiller, ils ont tort sur toute la ligne. L’économie post-Covid ne sera pas une version déflationniste de la décennie 2010. Sans aller trop dans les détails, des tendances structurelles sont en train de se mettre en place pour que nous assisterions à une inflation séculaire comme le dit si bien l’analyste et investisseuse Lyn Alden.
Il serait peut-être temps de faire preuve de lucidité dans vos investissements en Bourse. Ce qui avait fonctionné au cours de la décennie 2010 ne fonctionnera pas forcément lors de la décennie 2020. L’inflation est bien là et durera plus longtemps que prévue. Elle sera structurellement élevée avec des périodes de stagnation, de baisse et de hausse tout en restant au-dessus de l’objectif des 2 %. C’est pourquoi vous devez vous intéresser aux actions susceptibles de vous protéger contre l’inflation.
Certains d’entre vous pensent que c’est l’heure d’investir sur les actions value ou associées aux actifs tangibles. Encore faut-il privilégier les secteurs qui se portent bien dans un environnement inflationniste élevée ? Puis s’assurer que les fondamentaux intrinsèques soient irréprochables tant au niveau du business que financier ? J’ai sélectionné pour vous, 10 superbes actions qui pourraient l’affaire pour combattre efficacement l’inflation.
#1 National Retail Properties
National Retail Properties (NYSE : NNN) est une REIT qui gère environ plus de 3 000 propriétés réparties dans 48 États américains et sur plus de 370 locataires différents. Son business model ressemble à deux gouttes d’eau à celui de Realty Income (NYSE : O). Malgré le commerce électronique, National Retail Properties a su se montrer résiliente en se diversifiant dans les restaurants, les services automobiles, les dépanneurs et les épiceries de proximité.
Si j’admets que la qualité des locataires est moins premium que celle de Realty Income, cela ne l’empêche pas d’afficher un taux d’occupation de 99 %. Ses contrats de location triple net lease lui permettent d’engranger des revenus consistants chaque mois.
Boursièrement parlant, National Retail Properties n’a rien à envier au S&P 500. Sur les 25 dernières années au moment de la rédaction, sa performance s’élève à 11,6 % contre 9,8 % pour l’indice américain. La croissance du FFO sur les 5 dernières années tourne autour de 4 % tandis que la dette/EBITDA s’élève à 5,55. Dans un secteur à forte intensité capitalistique, cela reste honorable. Par ailleurs, la REIT américaine distribue un dividende en hausse depuis 31 années consécutives, et probablement 32 si on valide l’année 2021. Ce qui largement mieux que Realty Income.
Du côté de la valorisation, le P/FFO est de 15,17 avec en prime un rendement de 4,64 %. Ce qui reste bon marché par rapport à la moyenne du secteur qui tourne autour de 16,55 au 13 avril 2022.
#2 Enterprise Products Partners
Enterprise Products Partners (NYSE : EPD) est l’une de meilleures alternatives d’investir dans le pétrole en dehors des majors. Elle opère dans le transport et le stockage de pétrole et de gaz naturel avec plus de 80 000 km de pipelines et un volume de stockage de 250 millions de baril aux États-Unis.

Source Enterprise Products Partners
Contrairement aux idées reçues, son business model est moins perméable à la volatilité du prix du pétrole. En effet, son cash flow est généré grâce à des contrats de long terme. De plus, ses barrières à l’entrée sont élevées parce que construire un pipeline et une unité de stockage exige un financement important et prend des années à mettre en production. Sans parler de la réglementation qui dissuade les nouveaux concurrents.
Sous statut de MLP, Enterprise Product Partners vous propose un rendement attractif à 7,03 % au 13 avril 2021. Ce qui est largement supérieur à la moyenne du marché. Mieux encore, c’est une entreprise qui distribue un dividende en hausse depuis 23 années consécutives, et bientôt 24 si nous comptons l’année 2021. Et ce n’est pas du bullshit si vous analyser l’aspect financier avec une dette/EBITDA à 3,8 et un DCF payout ratio à 51 %.
#3 British American Tobacco
Dans un contexte marché tendue, il est judicieux d’être prudent. British American Tobacco (NYSE : BTI) est un excellent choix défensif pour les investisseurs qui recherchent des revenus pour affronter sereinement la tempête. Par principe, certains investisseurs ont longtemps délaissé les actions liées à l’industrie du tabac, probablement pour des critères d’ESG, qui selon moi, restent un cirque.

Source BAT.com
British American Tobacco serait l’un des grands bénéficiaires de la rotation en faveur de la value. Dans une industrie sur le déclin, l’entreprise qui siège à Londres, parvient à croître ses bénéfices de 2,7 % sur la période 2017-2021, grâce un portefeuille de marques de qualité telles que Lucky Strike, Dunill, Kent et Pall Mall. Pour réduire sa dépendance de sa division combustible (cigarettes et tabac à rouler), elle se développe à grande vitesse dans les produits de vapotage et le tabac à chauffer. Jusqu’à aujourd’hui, sa division combustible reste le cœur principal de son chiffre d’affaires.

Source BAT.com
L’un des plus gros mastodontes du tabac dispose d’un bilan financier solide avec une dette/EBITDA à 3,5 tandis que la couverture des intérêts reste dans une zone de confort autour de 7,3. Du côté du dividende, nous sommes loin d’être inquiet avec un payout ratio de 66 %. Ce qui reste raisonnable pour une action value. De plus, British American Tobacco fait partie du club fermé des aristocrates européens à dividende, c’est-à-dire des entreprises du Vieux Continent qui ont augmenté ou maintenu leur dividende depuis au moins 10 années consécutives.
Malgré un cours de Bourse en hausse depuis novembre 2021, British American Tobacco reste sous-valorisé avec un PE légèrement inférieur à 10 au 13 avril 2022 alors que sa valeur intrinsèque se situe autour des 60$. D’où un potentiel de hausse important à mettre à profit.
#4 Verizon
Anciennenment Bell Atlantic jusqu’à juin 2000, Verizon Communications (NYSE : VZ) est l’un des leaders des opérateurs télécoms aux États-Unis avec AT&T et T-Mobile. Son business model se repose pour trois quart de son chiffre d’affaires dans la téléphonie mobile et le quart restant dans l’internet haut débit et les services câblés.
L’entreprise américaine compte environ 126 millions d’abonnés dont 115 millions dans le mobile, 7 millions dans le haut débit et 4 millions dans les divers services au 31 décembre 2021. Cette base importante clientèle à l’échelle du pays de l’Oncle Sam lui permet de s’assurer des revenus récurrents. Le relais de croissance de la 5G à travers 5G Ultra-Wideband et 5G Nationalwilde va consolider ses parts de marché. Tout comme AT&T, Verizon se désinvestit de ses activités non stratégiques afin d’être focus sur son cœur de métier. En mai 2021, Verizon a cédé sa division média comportant les marques Yahoo, AOL ou TechCrunch au fonds d’investissement Apollo Global Management.
Boursièrement parlant, investir dans Verizon, c’est acheter un business à la compréhension de tous. L’opérateur télécom américain distribue un dividende en hausse depuis 18 années consécutives. La croissance des bénéfices avoisine 9,5 % entre 2017-2021 tandis que le ratio dette/EBITDA s’élève autour de 4, et donc ne dépasse pas le seuil limite des agences de notation fixé à 5. Cela est de nature à être rassuré sur sa capacité à financer ses activités.
Par ailleurs, le payout ratio et le cash payout ratio sont respectivement de 47 et 27 %. Vous pouvez être serein sur la solidité de son dividende. Au moment où j’écris cet article, la valorisation est quasiment ridicule compte tenu de la qualité de ses fondamentaux intrinsèques. Avec une PE autour de 10 et un rendement proche de 4,77 % au 13 avril 2022, vous avez typiquement une action qui respecte les critères de marge de sécurité.
#5 Rubis
Rubis (XPAR : RUB) est une entreprise française spécialisée dans la distribution de produits de carburants, gaz liquéfiés et bitumes à destination du client final. Elle est très exposée en dehors du continent européen avec plus de deux tiers de ses revenus en Afrique et aux Caraïbes. Cette forte présence lui est actuellement préjudiciable, car la majorité des pays de ces zones géographiques peinent à se remettre de la crise du Covid-19. Pour ne rien arranger, ils ne sont pas épargnés par les aléas du réchauffement climatique.
Mais face à ces péripéties de court terme, c’est l’une des rares actions françaises qui dispose d’un historique de plus de deux décennies de croissance du dividende. Ses activités qui sont positionnées sur un segment de niche, lui permettent de générer un cash flow important et s’assurer d’avoir un bilan financier solide. De quoi suivre une politique actionnariale généreuse à travers des rachats d’actions et un dividende moyennant un rendement supérieur à celui de l’ensemble du compartiment de la Bourse de Paris.
La dégradation de ses fondamentaux en 2021 dont nous espèrerions qu’elle soit résolue le plus rapidement possible, rend la valorisation de Rubis attractive. Son PE tourne autour de 10 au 13 avril 2022. Ce qui est nettement inférieur à sa moyenne des cinq dernières années. Mieux encore, son PCF (Price to Cash Flow) est à 9 à la même date. La solidité du dividende est loin d’être remise en question avec un payout ratio autour de 68 % en 2021.
Proche de ses plus bas historiques au moment où l’on parle, Rubis pourrait être une recovery de grande ampleur à miser. En termes de valorisation, nous avons largement une belle de marge de sécurité. De plus, l’entreprise française se positionne sur d’autres relais de croissance comme l’énergie solaire. De quoi diversifier son business et réduire sa dépendance aux hydrocarbures qui sont déjà soumises à de lourdes critères environnementales.
#6 Healthcare Realty Trust
Le vieillissement de la population est un phénomène structurel qui ne fait que s’accélérer. Une grande partie des Baby Boomers vont prochainement partir à la retraite. En 2030, 20 % de la population aux États-Unis auront plus de 65 ans alors que sur le Vieux Continent, cette franche de la population va se rapproche du quart dans les années à venir. S’il y a un secteur qui va sûrement en profiter, c’est la santé. La question est de savoir comment vous positionner concrètement sur ce secteur soumis à des exigences morales et environnementales.
Il n’y a aucun doute que les besoins en soins de santé vont augmenter. À première vue, vous pensez aux entreprises pharmaceutiques, mais leur problème est qu’elles font constamment face à des expiration de brevets. Si vous voulez quelque chose de plus sécure moyennant un rendement et un risque contrôlé, je foncerais sur les REIT de santé, plus précisément sur les Medical Office Building (MOB) comme les hôpitaux, les cliniques, les cabinets médicaux, et les laboratoires de recherche.
Depuis plusieurs mois, je suis l’évolution de certaines REIT américaines qui auraient de fortes chances de surfer sur la vague du vieillissement de la population. Parmi elles, je pencherais prioritairement sur Healthcare Realty Trust (NYSE : HR). 90 % de ses établissements de santé aux États-Unis sont des cabinets médicaux et les 10 % restant sont axés sur les hôpitaux. En se focalisant sur les cabinets médicaux, Healthcare Realty Trust réduit son risque opérationnel en raison de la maîtrise des coûts de service. Mais en contrepartie, l’entreprise américaine risquerait d’être à la merci de l’émergence de la télé-santé qui s’avère être déflationniste.
Cela ne l’effraye pas outre mesure dans sa stratégique d’acquisition de propriétés médicales dans les zones les plus dynamiques aux États-Unis. Et récemment, Healthcare Realty Trust vient de mettre la main sur son concurrent Healthcare Trust America (NYSE : HTA) pour un montant de 18 milliards de dollars. Cette acquisition majeure lui permet de devenir le premier acteur américain dans les MOB.
Boursièrement parlant, Healthcare Realty Trust s’est contenté de verser un dividende fixe depuis 2009. Bien que ça soit frustrant pour l’actionnaire, nous pouvons nous consoler sur un FFO payout ratio autour de 70 % et une dette/EBITDA à 6,7 (extrême limite fixé à 7). De quoi être rassuré sur la solidité de son dividende avec à la clé, un rendement conforme à la moyenne des REIT immobiliers. L’acquisition de Healthcare Trust America pourrait être un booster lui permettant de générer un cash flow important afin de favoriser une politique de distribution de dividende portée vers la croissance.
Du côté de la valorisation, le P/FFO est de 15,18 avec en prime un rendement de 4,75 % au 13 avril 2022. Ce qui reste bon marché par rapport à la moyenne du secteur.
#7 Gaztransport et Technigaz
La crise énergétique qui a commencé dès septembre 2021, a fait malheureusement quelques heureux à l’instar de Gaztransport et Technigaz (XPAR : GTT). Le fait que le conflit russo-ukrainien va aggraver l’approvisionnement de gaz sur le vieux Continent, risquerait d’entraîner de nouveaux projets dans le GNL. Cela nécessitera de construire des terminaux et des ports méthaniers. En ce sens, GTT est le mieux positionnée par son savoir-faire technologique et humaine dans le transport et le stockage de GNL.
D’ailleurs, l’entreprise française issue d’un spin off d’Engie en 2014, gagne régulièrement des appels d’offres en provenance d’Asie. Ses technologies NO96, Mark III, GTT Mars, GTT Next1 et consorts, font majoritairement l’unanimité vis-à-vis des clients finaux. De quoi améliorer ses perspectives de croissance futures. Sur la période 2016-2021, la croissance de son chiffre d’affaires s’élève de près de 6 %. Concernant, la croissance des bénéfices, elles suivent la même trajectoire tout en améliorant son cash flow.
Par effet ricochet, le dividende augmente chaque année depuis son entrée en Bourse, en passant de 2,66 à 4,29 € par action à ce jour. Toutefois, il sera en baisse en 2021 à 3,1 € par action. Cela explique par une baisse du chiffres d’affaires de 20 % par rapport à une année 2020 exceptionnelle et la majorité des carnets de commandes ayant pour échéance de livraison entre 2023 et 2025.
L’entreprise basée à Saint-Rémy-lès-Chevreuse dans les Yvelines, prévoit de nouveau une baisse de ses résultats financiers en 2022. Mais force est de constater que l’ensemble des mauvaises nouvelles est déjà intégrée dans les cours. Ayant peu de dettes à son actif, GTT a les moyens de ses ambitions pour trouver d’autres relais de croissance. Apparemment, les paroles suivent les actes par le développement de son activité dans les services dans le GNL et sa diversification dans l’hydrogène.
#8 Freeport-McRoRan
Ce serait un scandale de ne pas s’intéresser aux métaux industriels dans un environnement inflationniste. Et surtout mon cher Alain Pitous, soi-disant roi de l’ESG, ils seront au cœur de la transition énergétique. Car en effet, les énergies renouvelables dont on nous vend les vertus, en ont cruellement besoin.
Parmi eux, le cuivre sort du lot. D’une part, il est le second métal qui offre la meilleure conductivité électrique juste derrière l’argent métal. Et de cette qualité intrinsèque, il contribue à réduire les émissions de CO2, et donc à abaisser la quantité d’énergie nécessaire pour générer de l’électricité. D’autre part, sa part est plus prépondérante dans les systèmes dits « green » que dans les systèmes traditionnels.

Source Freeport-McRoran Investors
C’est à partir de ces éléments que Freeport-McRoran (NYSE : FCX) mérite le détour. Mieux encore, l’entreprise américaine est également positionnée dans l’extraction aurifère. Vous avez à faire à un modèle d’affaires basée sur la dynamique des mégatendances industrielles et le côte valeur refuge que propose traditionnellement l’or depuis des millénaires. Conflit russo-ukrainien oblige, l’exposition géographique de leurs mines relève d’une importance capitale. Rassurez-vous ! La plupart d’entre elles sont situées en Amérique du Nord et Latine.
Au cours des années 2010, Freeport-McRoran a subi les effets des surcapacités de production suite à l’éclatement de la bulle des pays émergents. Évidemment, la baisse de l’inflation mondiale à cette époque ne l’a pas aidé à tel point que son cours de Bourse est revenu sur les niveaux de 2001. Mais depuis le pire de la crise du Covid-19 en mars 2020, nous assistons à un véritable game changer avec un prix du cuivre qui serait sur le point de casser ses plus hauts historiques.
Après avoir enregistré des pertes pour les raisons qu’on connait, Freeport-McRoran surfe sur la vague de la transition énergétique. Même si son cours de Bourse a bien monté, je ne suis pas sûr que sa valeur intrinsèque soit atteinte au regard de ses belles perspectives de croissance. D’ailleurs, le producteur américain de cuivre et de l’or reste bon marché avec un PE qui tourne autour de 12,88 au 13 avril 2022
En tout cas, si vous achetez cette action à fort bêta, ce n’est pas pour son dividende mais pour l’appréciation du prix du cuivre (et dans une moindre mesure, celle du prix de l’or) pour vous protéger efficacement de l’inflation.
#9 Crown Castle International
Investir dans les REITs immobiliers ne se cantonne pas à des murs d’immeubles d’habitation, de centres commerciaux ou d’entrepôts. Il est possible de vous positionner sur la 5G à travers ce compartiment. Mieux encore, vous touchez un dividende régulièrement en hausse chaque année. Les meilleures de la catégorie se trouvent aux États-Unis avec American Tower Corporation (NYSE : AMT) et Crown Castle International (NYSE : CCI). Ces deux entreprises ont profité en catimini des cessions des grands tours cellulaires de la part des opérateurs télécoms. Ces derniers devaient assainir leur bilan financier suite à l’éclatement de la bulle des Dotcom. Par ailleurs, AMT et CCI investissent respectivement dans les data centers et les réseaux de fibres optiques. Histoire d’apporter de la complémentarité à leurs business respectifs.

Source Crown Castle Investors
Dans cet article, je vais insister sur Crown Castle International. L’entreprise établit ses revenus entièrement aux États-Unis. Comme l’indique l’image ci-dessus, la couverture 5G est très concentrée à sur la partie Est pour des questions de densité de population. Étant donné l’étonnant retard de l’Oncle Sam par rapport à l’Asie Pacifique, nous sommes loin de voir le gros de la croissance. Ce qui est rassurant en soi.
Et si le ratio dette/EBITDA s’élève au-delà de 7, la croissance du chiffre d’affaires et du FFO sur les cinq dernières années balayent cette inquiétude. De surcroît, CCI arrive à stabiliser son cash flow vers le haut au point de verser un dividende en croissance de 9 % en moyenne entre 2014 et 2021. Boursièrement parlant, le P/FFO est élevé par rapport à la moyenne des REITs immobiliers. Mais d’un autre côté, les besoins croissantes de la 5G aux États-Unis modèrent sa valorisation chère. Enfin, CCI pourrait imiter AMT pour étendre son business à l’international, même si la souveraineté numérique pourrait faire obstacle.
#10 General Dynamics
Une nouvelle fois, je vais fâcher Alain Pitous qui paiera tôt ou tard son arc-boutisme sur l’ESG à l’image des anti-pass ou anti-vaccins. En effet, la dixième et dernière action profite malheureusement de l’invasion incongrue de la Russie en terre ukrainienne. Il s’agit de General Dynamics (NYSE : GD). Boudée durant l’année de la crise du Covid-19, l’entreprise américaine a vu son cours de Bourse exploser et réaliser de nouveaux plus-hauts historiques pour les raisons que vous connaissez.

Source General Dynamics Investors
Fondée en 1952, General Dynamics opère dans quatre segments d’activités : l’aérospatial (21 % du chiffre d’affaires), la marine (27 % du chiffre d’affaires), les systèmes de combat (19 % du chiffre d’affaires) et les technologies (32 % du chiffre d’affaires). Si nous entrons dans les détails, mis à part l’aérospatial qui concerne le business des jets et des charters et leur maintenance, l’ensemble du modèle d’affaire est essentiellement concentré sur la défense. De quoi rendre moins sensible aux aléas du cycle économique et bénéficier d’un environnement inflationniste propice aux tensions géopolitiques. Tout en sachant que la Maison Blanche reste le meilleur client en temps de crise que l’on veuille ou non.
Son mixte entre produits (58 % du chiffre d’affaires) et services (42 % du chiffre d’affaires) favorise la récurrence de ses revenus, et ce, malgré un tassement de sa croissance entre 2018 et 2021. Ce qui ne l’empêche pas d’accroître son dividende via une bonne gestion de son cash flow et conserver son statut d’aristocrate à dividende (au moins 25 années consécutives de hausse du dividende). D’autant que son ratio dette/EBITDA à 2,5 n’inspire pas d’inquiétude concernant sa capacité à se financer.
Enfin, si General Dynamics le veut, l’entreprise américaine pourrait trouver d’autres relais de croissance comme l’expansion de chiffre d’affaires à l’international et le développement du transport du GNL pour sa division marine, et ce, grâce à l’empressement de l’Europe à vouloir payer chèrement la réduction de sa dépendance au gaz russe.
Une redistribution des cartes salutaire pour la value
Bien que l’histoire ne se répète pas forcément, elle a tendance à rimer, notamment lorsqu’il s’agit des marchés financiers. Le véritable enjeu n’est pas de savoir si la rotation vers la value aura lieu, mais plutôt quand. Cependant, nous constatons que les actions de croissance ayant surperformé lors des années 2010, continuent de faire partie des convictions de la majorité des investisseurs institutionnels et particuliers. Car, une fois que les problèmes d’approvisionnement seront résolus, ils croient que l’inflation va revenir en deçà des 2 %.
J’en doute personnellement, car la Chine n’est plus celle que nous connaissons lors des décennies précédentes. D’une part, son modèle économique est progressivement orienté vers une demande intérieure et une industrie de haut gamme. D’autre part, sa politique énergétique se focalisera sur le nucléaire au détriment du charbon. Et cet ensemble participe à l’exportation de l’inflation dans les pays développés si bien que le conflit russo-ukrainien risquerait d’accélérer ce changement de tendance structurel. De cette façon malicieuse, la Chine mettrait dans l’embarras la FED et la BCE sur leurs politiques monétaires respectives face à ces pressions inflationnistes.
Comme le dit Howard Marks, la plupart des choses se révèleront cycliques un moment ou un autre. Et cela vaudra pour les meilleures de la classe que l’on veuille ou non. Rien n’est éternel ! Le retour à la moyenne sera difficile à encaisser pour les investisseurs qui baignent dans la complaisance des banques centrales accommodantes. Lorsqu’elles diront stop, bon nombre d’entre eux vont laisser leur chemise
La rotation vers la value est inévitable. Cela se passera avec du sang, des larmes et de la sueur. Mais tant que nous ne serons pas arrivés à ce point d’inflexion, il n’est pas trop de vous préparer en amont. La liste des 10 actions susceptibles de vous protéger contre l’inflation vous offre une ébauche de base afin de faire face à un nouveau paradigme économique, financier et monétaire.
La seule question est de savoir si vous êtes prêt à devenir un investisseur value au moment où tout le monde se met à vendre les action de croissance ?
Disclosure : L’auteur détient des actions NNN, EPD, VZ et GTT. Les informations, opinions et graphiques sont le reflet de mes convictions et utilisés à vocation pédagogique. La précision des informations apportée n’est pas garantie à 100 %. Tout lecteur doit faire sa propre opinion en faisant des recherches complémentaires afin de déterminer quelles sont les meilleures opportunités d’investissement à son profit. Vous assumez la responsabilité de toute décision prise suite à la lecture de l’article. Upside Bourse (dont le fondateur) se désengage de toute responsabilité sur vos actions et vos décisions.

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Sa philosophie d’investissement possède un côté pile ou face. Pile, il investit sur des actions de belle qualité à des prix raisonnables. Face, il est un défenseur de l’or pour se protéger contre l’inflation 2.0.
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Merci beaucoup pour cet article très intéressant. Il recoupe de nombreuses actions que j’ai déjà dans cette optique. Une question: combien de temps pensez vous garder ces actions ? Si elles gagnent 20% par exemple, est ce que vous les vendez pour passer à d’autres en empochant la PV ou est ce que vous comptez les garder sur le long terme pour profiter des dividendes ?
Merci