Coca-Cola contre Pepsico : Lequel est le meilleur achat à long terme ?

Investir Coca Cola contre Pepsico long terme

Ne faisons pas de fioritures. Voici deux valeurs américaines de fond de portefeuille pour préparer et financer sereinement votre retraite. Leur business ennuyeux n’excite pas la future génération d’investisseurs qui préfère mettre le paquet sur les cryptomonnaies. Pourtant, l’adjectif ennuyeux est plein de promesses en Bourse, car c’est la quasi-garantie d’avoir une bonne partie de votre portefeuille croître.

Il s’agit des mastodontes de l’agroalimentaire, Coca-Cola (NYSE : KO) et Pepsico (Nasdaq : PEP). Depuis octobre 1981, le long terme le vaut bien, car les deux entreprises ont réalisé respectivement une performance de 7 300 et 8 400 % hors dividendes. Je ne risque pas trop de mouiller ma chemise en disant qu’elles seront là dans les prochaines décennies.

 

 

 

Un business plus diversifié chez Pepsico

Les présenter me semble inutile si vous êtes familier avec leurs différentes marques.

Coca-Cola, c’est avant tout sa boisson phare qui porte son propre nom. Conscient de sa dépendance aux sodas, l’entreprise d’Atlanta s’est diversifiée dans les thés glacés, le boissons fruités et les cafés avec les marques respectives Fuze Tea, Minute Maid et Costa Coffee. D’autre part, elle s’essaye dans les boissons énergisantes avec Coca-Cola Energy et une participation importante chez Monster Energy.

 

Liste des marques phares de Pepsico

Du côté de Pepsico, nous constatons que l’entreprise américaine s’appuie sur trois segments de produits dans les boissons non alcoolisés, les snacks et les céréales. Dans chacun d’entre eux, vous avez à faire à des marques à fort « network effect » (effet réseau) telles que Pepsi, Lay’s, Tropicana, Quaker et Gatorade. Cerise sur le gâteau, Pepsico peut compter sur 23 marques qui génèrent annuellement 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires.

En termes de diversification et qualité business, c’est un net avantage en faveur de Pepsico.

 

Bilan financier : mitigé pour Coca-Cola et résilient chez Pepsico

Vous ferez vous-même vos commentaires en lisant leur synthèse de leur bilan financier : ici pour Pepsico et l’autre pour Coca-Cola.

Ce que je peux vous confier, c’est que Coca-Cola patauge sur la croissance de son chiffre d’affaires et ses bénéfices alors que Pepsico s’en sort mieux sur les dernières années. Leurs rentabilités sur capitaux investis sont correctes pour un secteur mature et défensif.

Concernant l’endettement, oubliez le ratio dettes/capitaux propres dont les médias financiers insistent souvent. Focalisez-vous sur la dette/EBITDA qui évalue la capacité de remboursement de l’entreprise à partir de ses activités opérationnelles. Elle s’élève de 3,23 pour Coca Cola et 2,97 pour Pepsico, soit largement en-dessous du seuil de 5 fixé par les agences de notation.

Du côté du cash flow malgré une année 2020 complexe pour les raisons que vous connaissez, il n’y a pas de souci à se faire pour leur dividende respectif.

Dans l’ensemble, un penchant pour Pepsico semble logique, car croître le chiffre d’affaires et les bénéfices reste primordiale dans l’état d’esprit des marchés financiers.

Un excellent historique d’années consécutives de hausse de dividende

On ne dira pas assez que le dividende est une composante importante de la performance de votre portefeuille. Coca-Cola et Pepsico satisferont sur ce critère. Elles font partie du club fermé des aristocrates à dividende, c’est-à-dire des entreprises américaines qui ont augmenté leur dividende depuis au moins 25 années consécutives. Prime en plus pour Coca-Cola, c’est aussi un roi du dividende, c’est-à-dire des entreprises américaines qui ont augmenté leur dividende depuis au moins 50 années consécutives

Vous aurez pu imaginer que l’avantage est en faveur du géant du soda. Eh bien, non ! Si tout se passe bien l’année prochaine, le dividende de Pepsico a de fortes d’être revu à la hausse. Cela fera 50 années tout pile. Match nul tout simplement.

 

Des actions zen à long terme

Quand vous voyez l’évolution de leur cours de Bourse en unités mensuelles, c’est du zen à long terme pour Pepsico. Le creux de 2008-2009 était une occasion d’acheter à bon compte au même titre qu’en décembre 2018 et mars 2020. Par contre, Coca-Cola était dans une mauvaise passe entre 1998 et 2004 avant de redevenir une action zen à long terme. Il ne faisait pas doute que beaucoup d’investisseurs n’avaient pas la trempe de Warren Buffett à cette époque. Par ailleurs, Coca-Cola n’a pas renoué avec ses niveaux d’avant-Covid du fait que l’entreprise a été pénalisée par la fermeture des restaurants et des bars. Mais ça ne saurait tarder.

 

Analyse graphique de l'action Pepsico et Coca Cola

Comme je l’ai dit dans la vidéo sur Johnson & Johnson, les personnes qui me disent que l’investissement buy & hold est mort. Eh bien, fermez votre gueule et regardez un graphique d’une action de belle qualité en unités mensuelles sur deux décennies dans la mesure du possible. En temps normal, j’éviterais d’attendre le krach ultime pour en acheter à bon compte. Lorsque des corrections de 5-10 % voir plus se présentent sous condition que le cycle haussier en unités mensuelles reste intact, procédez à des petits achats via du DCA (Dollar Costing Average).

 

Pepsico sans hésiter et Coca-Cola en mode challenge

Si je suis à votre place, Pepsico aurait ma préférence. Non pas parce que j’en détiens dans mon portefeuille. Mais plutôt que l’entreprise dispose de plusieurs leviers opérationnels pour croître régulièrement son chiffre d’affaires et ses bénéfices. L’entreprise a pris soin de ne pas être dépendante de quelques marques.

 

Consommation sodas coca cola

Baisse de la consommation de sodas aux États-Unis

 

À l’opposé, Coca-Cola doit faire face à une tendance de fond qui lui est défavorable. En effet, la consommation du soda aux États-Unis et même dans une moindre mesure en Europe, diminue en faveur des boissons moins caloriques, jus de fruits et de l’eau. En contrepartie, l’entreprise a les moyens d’y faire face. Sûrement qu’elle procédera par des acquisitions subtiles sans rogner à son authenticité.

Voilà, c’est fini pour la présentation et le comparatif fondamental de deux stars de l’agroalimentaire qui disposent de beaucoup d’arguments à faire valoir à long terme. Si vous avez d’autres valeurs de même acabit sur d’autres secteurs, n’hésitez pas à me faire part dans les commentaires.