Construire un portefeuille boursier : Combien de lignes devez-vous détenir ?

Comment construire un portefeuille et nombre de lignes

Une question qui revient souvent sur les blogs ou forums boursiers. Il est question du nombre de lignes de votre portefeuille boursier. Les réponses sont très variées. Malheureusement, je risque d’être vous décevoir. N’essayez pas de m’en vouloir, car c’est l’expérience qui parle.

Soyons cash. Il n’existe pas de nombre magique. Dites adieu à combien de lignes ou valeurs devez-vous détenir pour construire un portefeuille boursier. En vous posant cette question qui a une importance secondaire, vous risquez de tourner en rond.

Il est évident que plus votre capital est important, plus vous augmentez vos chances de construire plusieurs lignes au sein de votre portefeuille. Mais dans votre intérêt, faites profil bas en étant focus sur votre approche d’investissement.

 

Un nombre important de lignes dans votre portefeuille vous met en danger

Beaucoup d’entre vous tombe dans le piège de l’illusion de la diversification. Je ne suis pas contre la diversification saine avec des actions de belle qualité. Elle permet de mieux répartir le risque mais ne l’élimine pas.

Construire un portefeuille boursier en accumulant de nombreux de lignes (même avec des actions de belle qualité) vous expose à plus de risque en cas de retournement de marché. Vous compliquez les choses en aval. Le suivi de votre portefeuille boursier ne sera pas aisé même si vous prétendez être organisé.

Pire encore, vous allez comprimer la performance de votre portefeuille boursier. Surtout, n’imitez pas les acteurs de la gestion d’actif qui gèrent des fonds composés d’une quarantaine à soixantaine de valeurs et peinent à battre les indices boursiers. Même s’ils sont conscients que le cycle haussier approche de la fin, ces derniers sont obligés de courir après le papier pour fructifier l’argent de leurs clients comme des moutons.

 

Le nombre de lignes décisif dans la gestion de votre portefeuille boursier

Vous avez passé l’étape de la construction. Vous êtes soulagé en pensant que le plus dur est derrière vous. Mais avez-vous pensé à la gestion de votre portefeuille boursier ?

Hélas ! Investir en actions ne rime pas à savoir acheter. Gérer un portefeuille boursier est un travail qui va mettre à rude épreuve la maîtrise de vos émotions et biais comportementaux sans oublier la confiance dans vos convictions d’investissement. Patience et discipline seront également de la partie.

Prenez du recul. Lorsque vous faites référence à combien de lignes devez-vous détenir pour bâtir votre portefeuille boursier. Pensez autrement par rapport à la majorité en vous projetant sur votre capacité et disponibilité à suivre votre portefeuille boursier. Cela dépend de votre situation personnelle, professionnelle et votre personnalité.

Prenons deux exemples.

Exemple n°1. Si vous êtes salarié ou entrepreneur avec des journées bien chargées et des responsabilités importantes, accumuler 20 à 30 lignes ou actions dans votre portefeuille risque d’être une tâche peu aisée malgré les outils en ligne qui vous sont à disposition. Vous risquez sur la durée de perdre pied et vous laisser aller.

Exemple n°2. Si vous avez une forte aversion du risque parce que vous ne supportez pas une forte volatilité à court terme, soyez focus sur les actions de belle qualité à long terme cotées à un prix raisonnable pour facilité votre suivi. En cas de crises ou d’un marché baissier, consolez-vous avec un dividende pérenne qui servira d’airbag sur vos moins-values temporaires.

 

Mon approche d’investissement à long terme pour construire mon portefeuille boursier

Sans faire de long discours, je cible entre 5 et 20 actions de belle qualité à long terme sur une watchlist pour investir avec sérénité. Elles doivent remplir certaines conditions :

  • Une action que Warren Buffett pourrait acheter (Un peu prétentieux de ma part !).
  • Un business ou secteur facile à comprendre. Par exemple, il me semble plus facile de comprendre le business de Nestlé que celui de Capgemini.
  • Une volatilité boursière raisonnable

J’utilise Evernote pour faire ma watchlist (aussi disponible sur le site) et l’application mobile Netdania pour le suivi graphique.

Pour éliminer ma peur du risque et gérer mon stress, j’élimine les secteurs dont je ne suis pas en mesure de comprendre. Par exemple sur le secteur bancaire et de l’assurance, la transparence financière laisse à désirer depuis l’éclatement de la bulle des subprimes. J’estime que les gardes-fous ont retardé les problèmes.

Même si j’ai accumulé 9 ans d’expérience sur les marchés financiers en tant qu’investisseur particulier, je ne suis pas Monsieur Je Sais Tout. J’apprends à me situer par rapport cycle boursier et des émotions. Je me fixe des limites afin de ne pas me laisser tenter sur des investissement hasardeux.

Lorsque j’analyse une action avant de mettre potentiellement dans mon portefeuille, je fais attention qu’un grain de sable ne perturbe pas dans mon processus de décision. Vous négligez un critère financier ou extra-financier important. Vous pouvez payer les pots cassés.

Rassurez-vous ! Je ne vous demande pas d’analyser de A à Z le bilan financier et le business de l’entreprise. D’ailleurs, ce serait contre-productif. Ayez à l’esprit que vous êtes investisseur et non un comptable ou expert d’un secteur.

Allez à l’essentiel. Pour la partie financière, analyser la croissance des BPA et dividende des 5-10 dernières années comme point de départ. Pourquoi sur 5 à 10 dernières années ? Tout simplement parce un chiffre d’une année sur l’autre n’est pas significatif pour vous faire une idée de la qualité de l’action en question.

Pour la partie business, posez-vous des questions simples : que fait l’entreprise ? (C’est la moindre des choses), qui sont ses concurrents ?, quelle est la répartition géographique du chiffre d’affaires ?, etc.

Je jette un oeil sur les critères de valorisation comme le PER qui est mieux adapté pour les grosses capitalisations boursières. En fin de cycle haussier ou sur des actions de belle qualité hautement volatiles, je me concentre sur l’analyse graphique pour le timing d’achat.

 

Alors combien de lignes pour votre portefeuille boursier ? Est-ce une bonne question pour bien investir en actions ?

Mettons les points sur les i. Lorsque j’achète définitivement une action pour construire mon portefeuille boursier, je ne le fais pas pour le décor pour vous montrer qu’il est bien diversifié. Si tel est le cas, je ne vais pas faire long feu.

Concrètement, je le fais parce que le prix me semble raisonnable (pas forcément le plus bas). Dans les prochaines décennies, mon prix de revient ne reviendra pas de sitôt. Dans le cas contraire, si ça se passe mal alors je suis prêt à une tolérance à la perte en me fixant une limite temporelle entre 2 à 3 ans. L’investissement de long terme reste une affaire de conviction.

Combien de lignes à détenir dans un portefeuille m’importe peu au départ. Vous devez faire de même. La question se posera lorsque vous aurez atteint une certaine limite au niveau de la gestion. Un investisseur rentable doit trouver des actions de belle qualité qui correspondent à sa philosophie et stratégie d’investissement ou encore son profil de risque. Je conçois que cela ne se décrète pas de jour au lendemain. En emmagasinant de l’expérience, vous verrez que ce n’est pas insurmontable.