
Cet article est la conclusion du tutoriel pour savoir reconnaître des actions exceptionnelles en Bourse en 3 parties :
- Comment reconnaître des actions exceptionnelles en Bourse à l’aide d’un graphique mensuelle (Partie 1)
- Comment reconnaître des actions exceptionnelles en Bourse sans avoir peur de la volatilité (Partie 2)
- 11 critères fondamentaux pour identifier des actions exceptionnelles en Bourse
En fouillant dans la blogosphère boursière anglo-saxonne, je suis tombé sur une étude sur la performance des actions américaines de 1989 à 2015. Elle pourrait vous rendre un fier service au moment de choisir vos actions sur le long terme. Malheureusement, pour nous Français, aucune étude digne de ce nom n’existe sur la Bourse de Paris.
Pour les personnes qui commencent à s’habituer au jargon boursier, ce que je vais vous dire risque de vous étonner. Des graphiques sont plus parlants qu’un long discours.
Posez-vous et regardons ça de plus près. Vous aurez un peu de gymnastique statistique.
Le société américaine Longboard Asset Management, a pris le soin d’analyser 14 455 actions américaines entre 1989 et 2015 en les classant par ordre de performance annuelle et totale. Franchement, je leur dis chapeau. Pour moi et vous aussi, le graphique ci-dessus est une bonne base de travail dans la recherche d’actions extraordinaires en Bourse sur le long terme.
Voyons maintenant comment l’interpréter. Faisons simple. Je vais le saucissonner en 2 parties distinctes.
En partant de la gauche, 6398 actions américaines (44 % du total) offrent des performances négatives. Ce qui est un score élevé. Vous l’aurez compris qu’il vaut mieux ne pas en posséder durant cette période. Puis, 56 % des actions restantes sont positives.
En comparant bien la performance totale des actions, Longboard Asset Mangement constate que 1 120 actions (soit 7 % du total) font mieux que l’indice S&P 500 d’au moins 500 %. De même, 976 actions (soit 6,8 % du total) sont en retard sur le S&P 500 d’au moins 500 %. Les 12 359 actions restantes sont soit au-dessus, en-dessous ou au même niveau que le S&P 500. Jusqu’ici tout va bien.
Maintenant, prêtez une attention particulière sur le prochain graphique. Je pense que cela va vous intéresser. Franchement, je suis tombé de ma chaise.
Ce n’est pas une blague. Oui, 80 % des 14 455 actions américaines offrent un performance négative ou nulle malgré les records historiques du S&P 500. Autrement dit, ce graphique va vous faire prendre conscience qu’un investisseur mal accompagné ou trop cupide aura toutes les chances de choisir des actions qui ne rapportent rien entre 1989 et 2015.
Voici malheureusement la dure réalité de l’investissement en Bourse sur le marché actions. Imaginons qu’on fait une étude sur les actions françaises. Je pense que ce serait pire.
Ce que je veux dire à travers ce graphique, c’est que les actions exceptionnelles en Bourse font partie des 20 % des actions qui font la hausse des indices boursiers.
Mais avant de vous dévoiler les 11 critères clés pour identifier des actions exceptionnelles en Bourse, il ne vous a pas échappé que le graphique a mis en lumière la loi de Pareto. Passons brièvement en revue son principe.
L’inusable loi de Pareto
Vous l’avez plus ou moins appris durant votre scolarité. Elle est plus connue sous le nom de la loi des 80/20. Influencée par les analyses de l’économiste italien Vilfredo Pareto, ce dernier constate que 80 % de la richesse restent concentrées chez les 20 % de la population. Si je fais un parallèle avec le monde des entreprises, 20 % des clients génèrent 80 % de leur chiffre d’affaires. En résumé, 80 % des effets constatés sont responsables de 20 % des causes.
Avec le second graphique et la loi de Pareto, vous l’aurez compris pourquoi vous devez absolument reconnaître des actions exceptionnelles en Bourse. Ce que j’aurais dû faire lors de mes premiers pas en Bourse. Actuellement, je suis en train de faire cette migration sur mon portefeuille boursier d’investisseur. Mais pour l’instant, les conditions de marché ne sont pas satisfaisantes : des valorisations trop chères, beaucoup d’achats par défaut des investisseurs institutionnels via des ETF (trackers).
Après avoir passé en revue l’aspect graphique sur les deux premières parties, passons à présent à la partie que je kiffe le plus en Bourse, l’analyse fondamentale. Avec les 11 critères que je vais énumérer, vous allez comprendre pourquoi elle a son importance pour trouver des actions exceptionnelles en Bourse sur le long terme.
Critère n°1 : Une croissance régulière des BPA sur 5 à 10 ans, premier réflexe financier pour identifier une action exceptionnelle en Bourse
S’il y a un chiffre que vous devez regarder absolument, c’est bien le BPA (Bénéfice Net Par Action). Au sein du monde professionnel de la finance, c’est le chiffre qui retient le plus d’attention parce que c’est un indicateur clé de la croissance de l’entreprise mais surtout la base de la création pour l’actionnaire ou l’investisseur.
Bien qu’un BPA sur une année n’a aucune utilité pour repérer des entreprises de belle qualité, l’analyser sur une période entre 5 et 10 ans sera pertinent pour vous faire une idée précise. Favorisez une tendance haussière parce que cela témoigne d’un bon signe avant-coureur d’une entreprise possédant de fondamentaux solides à long terme. Voici un exemple avec Air Liquide.
Avec un BPA qui augmente régulièrement, l’entreprise aura des marges de manœuvre. Elle pourrait :
- Augmenter ses dépenses (pas forcément les salaires)
- Chercher des relais de croissance pour gagner des parts de marché
- Revoir le dividende à la hausse
- Racheter ses propres actions avec modération
Critère n°2 : Une croissance régulière du dividende sur 10 ans
Lorsque vous investissez dans une action, vous avez tendance à raisonner en gain. Ce qui n’est pas totalement faux mais vous ignorez un deuxième composant de la rentabilité d’une action, le dividende. Par les temps qui courent, considérez que c’est un revenu complémentaire à votre salaire ou pension de retraite. Dans des périodes apocalyptiques sur les marchés financiers, il pourra servir de parachute pour votre portefeuille boursier.
Sachez que le dividende est un des poumons de l’investissement en actions. Les actionnaires sont sensibles à ce sujet. La direction de l’entreprise l’a parfaitement intégré dans sa politique stratégique. Si par malheur, elle le baisse, croyez-moi que leurs actionnaires seront sans pitié en vendant massivement leurs positions.
Ce qui va être crucial pour vous, c’est d’évaluer la pérennité du dividende. Commencez par observer sa croissance sur une période de 10 ans. Avec un peu d’expérience, vous allez vous rendre compte que la croissance du BPA peut avoir une incidence positive sur l’évolution du dividende.
Bonne nouvelle. Les actions exceptionnelles en Bourse sont des entreprises qui prennent le soin de distribuer régulièrement un dividende en hausse ou stable dans le pire des cas. Voici une illustration avec Air Liquide plus tard dans l’article.
Comme j’essaie de faire mon maximum pour minimiser le risque sur vos investissements, je vous montrerai qu’il existe d’autres critères pour s’assurer de la solidité du dividende.
Critère n°3 : Un ROE > 10 %
Lorsqu’il est question de rentabilité, vous devez mesurer le bénéfice net par rapport à un investissement. Le ratio le plus regardé au sein de la communauté financière est le ROE (Rentabilité sur capitaux propres). Pourquoi ? C’est tout simplement la rentabilité de l’argent apporté par les actionnaires mais aussi la marque de fabrique pour identifier des actions exceptionnelles en Bourse.
Plus il est élevé, mieux l’entreprise se portera. Par expérience, je vous conseille de rester focus sur des entreprises ayant un ROE supérieur à 10 %. Si ça va largement au-dessus de cette fourchette, le temps joue en votre faveur parce que les entreprises à ROE élevé possèdent la capacité à faire face à des augmentations de charges et des effets de change défavorables.
Mais attention, il peut être dopé artificiellement par un excès d’endettement. Du coup, vous devez avoir l’œil sur leur capacité à rembourser leur dette. Histoire de ne pas vous faire léser comme le scandale financier Enron.
Critère n°4 : Un taux de couverture du dividende ≥ 2
Recevoir un dividende, ça ne fait pas de mal mais ne soyez pas aveugle à ce point. Si vous cherchez à savoir si le dividende est garanti à 99 %, un ratio financier vous donne en partie la réponse.
Il s’agit du taux de couverture du dividende. Il indique si le dividende est suffisamment couvert ou financé par les bénéfices. Vous le calculez en divisant le BPA (Bénéfice net par action) par le dividende par action.
Taux de couverture = BPA / Dividende par action
Par exemple en 2016, l’entreprise américaine Johnson & Johnson (JNJ) a fait un BPA de 5,84 $ et a versé un dividende de 3,15 $. Ce qui donne un taux de couverture :
Taux de couverture JNJ = 5,94/3,15 = 1,88
Plus ce chiffre est élevé, plus le dividende sera bien sécurisé. Il y a potentiellement une marge de manœuvre pour maintenir le dividende dans le cas où les profits baissent l’année suivante.
Si vous me suivez déjà mon site Investir En Actions, vous remarquerez que c’est la formule inversée du payout ratio (taux de distribution des bénéfices).
Un ratio financier prédictif sur le dividende futur ?
Habituellement, un taux de couverture du dividende fixé à 2 est une norme. Concrètement, cela veut dire que 50 % des bénéfices sont payés en dividende et l’autre moitié réinvestie dans le développement de l’activité. Ne voulant pas vous prendre pour des cons, la seconde hypothèse est difficilement vérifiable.
Imaginez qu’une entreprise ait un taux de couverture supérieur à 2, vous aurez une forte probabilité qu’elle revoit sa politique de dividende à la hausse. L’opinion publique de la rue fera grise mine en constatant ça. Mais vous en tant qu’investisseur-actionnaire de long terme, vous n’avez rien à cirer. Par moment, essayez de vous réjouir dans un pays marqué par le pessimisme ambiant.
Comme dans l’exemple de Johnson & Johnson, il arrive que le taux de couverture chute en-dessous de 2 pendant quelques années sans faire de dommages collatéraux sur la pérennité du dividende.
Année | Taux de couverture du dividende JNJ |
2012 | 1,61 |
2013 | 1,86 |
2014 | 2,07 |
2015 | 1,86 |
2016 | 1,88 |
Par contre, si ce ratio est en-dessous de 1 sur plusieurs années consécutives, ça sent la patate chaude. Cela supposerait que le dividende n’est payé pas avec les réserves financières de l’entreprise. En règle générale, c’est une situation qui peut mal se terminer si les bénéfices ne sont pas au rendez-vous.
Si vous voyez un taux de couverture du dividende en déclin chaque année, attendez-vous que l’entreprise essaiera de maintenir le dividende au niveau actuel par tous les moyens. La réalité est que le management est réticent à réduire ou supprimer le dividende face aux difficultés actuelles de l’entreprise. Dans leur esprit, il préfère choisir la solution de la fuite en avant en retenant leurs actionnaires avec l’argument du dividende.
Lorsque la situation arrivera à un point de non-retour, leur cours de Bourse prendra encore plus cher. Les vendeurs à découvert vont se faire plaisir.
Critère n°5 : Free cash flow/action > Dividende/action
Une entreprise qui fait régulièrement des bénéfices, c’est déjà bien. Mais si elle accumule du cash flow (trésorerie), c’est encore mieux. Lorsque vous débutez en Bourse, vous avez souvent tendance à le négliger. Maintenant que je vous ai prévenu, pensez à la célèbre citation du monde de l’investissement « Cash flow is king ».
D’ailleurs, le cash flow est un baromètre majeur du niveau de distribution du dividende. Vous le retrouvez en bas du tableau de flux de trésorerie. Puis il est reporté dans la partie des actifs circulants dans le bilan actifs-passifs sous le nom de « Trésorerie et Équivalents de trésorerie » ou « Cash & cash equivalents » en anglais.
Ce que vous devez surveillez en priorité sur l’état de la trésorerie d’une entreprise, c’est le free cash flow. Vous allez me dire c’est quoi ce terme financier assez subtile. Puis quelle est la différence par rapport au cash flow. Rassurez-vous, je n’ai aucune intention de vous piéger.
Le free cash flow est en quelque sorte la marge de sécurité de l’entreprise pour verser le dividende aux actionnaires. C’est également le cash flow opérationnel (trésorerie générée par l’activité de l’entreprise) déduite des CAPEX (Dépenses d’investissement). Voici la formule :
Free cash flow = Cash flow operationnel – CAPEX
Tachez que le free cash flow soit confortablement positif. Si vous voulez des certitudes, vérifiez que le free cash flow/action soit supérieur au dividende/action. Chez Johnson & Johnson, vous voyez que c’est nette et sans bavure.
Année | Dividende/action JNJ ($) | Free cash flow/action JNJ ($) |
2012 | 2,4 | 4,43 |
2013 | 2,59 | 4,8 |
2014 | 2,76 | 5,15 |
2015 | 2,95 | 5,62 |
2016 | 3,15 | 5,57 |
Dans le cas inverse, ne paniquez pas si l’entreprise brûle de l’argent. Elle a peut-être des raisons justes pour le faire. Ce qui va compter à vos yeux, ce sera l’évolution moyenne du cash flow sur une période de 5 à 10 ans.
Critère n°6 : Une dette nette/EBITDA < 5
Si vous êtes un fidèle de l’hebdomadaire Investir ou Le Revenu, vous avez sûrement lu leur cahier central qui liste l’ensemble de la cote parisienne. Figurez-vous que les deux tourtereaux mettent en avant comme mesure de solidité financière, le gearing, c’est-à-dire le ratio dettes nettes/capitaux propres.
Sur ce coup, vous méritez des claques en les écoutant pour argent comptant. La vérité est que le gearing n’est pas l’indicateur idéal pour évaluer la solidité financière d’une entreprise. Il signale seulement si l’entreprise privilégie plus ou moins la dette pour développer son activité.
Par exemple dans ma checklist, j’ai constaté des actions exceptionnelles en Bourse comme Pepsico ou Coca Cola ayant respectivement un gearing de 247 et 161 % en 2016. Sur mon portefeuille boursier, Air Liquide et SEB avoisinent respectivement 90 et 133 %.
Est-ce un drame ? Non, si elles continuent leur bonhomme de chemin pour accroître leur bénéfice et leur cash flow.
N’ayez pas une peur bleue si vous voyez une des actions favorites de votre portefeuille boursier avec un gearing monstrueux. Ce qui vous importe le plus, ce sera leur capacité à rembourser leur dette. Pour cela, ayez les yeux rivés sur le ratio dette nette/EBITDA.
Pour information, la dette nette représente la dette totale déduite du cash flow disponible. L’EBITDA est le résultat d’exploitation déduite des dépréciations, amortissements et provisions.
Faites attention en l’analysant en fonction du secteur d’activité. Les agences de notation (Standard & Poor’s, Moody’s, Fitch) considèrent qu’un niveau supérieur à 5 sur quelques années consécutives est préoccupant.
Si par malheur, vous voyez une entreprise cotée en Bourse avec une dette nette/EBITDA supérieur à 5 sur deux à trois années de suite. Vous risquez d’avoir à faire à un mort-vivant.
Enfin, le seul hic est que vous devez le calculez vous-même en allant à la pêche aux informations sur le web. Si vous souhaitez gagner du temps, prenez la dette au lieu de la dette nette et l’EBIT (Résultat d’exploitation) au détriment de l’EBITDA. Ils sont faciles à trouver sur les rapports annuels des entreprises ou les sites financiers.
Vous calculez donc la Dette/EBIT. C’est une belle variante par rapport à la Dette nette/EBITDA parce qu’elle prend tout en compte sur l’activité de l’entreprise.
Critère n°7 : Un ratio capitaux propres/actifs ≥ 20 %
Connaissez-vous Olivier Berruyer ? Il est membre du think tank Les Éconoclastes. Évidemment, je ne suis pas là pour parler de lui mais plutôt d’un passage de son premier livre « Stop ! Tirons les leçons de la crise ». J’avoue que ça m’a perturbé dans ma routine pour analyser fondamentalement une action pendant quelque temps. Puis finalement, je me suis dit pourquoi pas m’appuyer sur ce critère peu relayé par la communauté financière.
Selon lui, il estime que toute entreprise non financière se doit d’avoir un ratio capitaux propres/actifs dans une fourchette entre 20 et 50 %. À chaud, il y avait rien de neuf. Encore un de ces ratios financiers qui me fait tourner en rond.
Comme j’ai tendance à être curieux, je me suis résolu à creuser le sujet. Tout comme le gearing, il permet de savoir si l’entreprise a la fâcheuse tendance d’avoir recours à la dette. Largement au-dessus de 50 %, les actifs sont financés en grande partie par les actionnaires. En-dessous de 50 %, ce sont les créanciers qui ont la main.
Mais vous ne devez pas vous en contenter. Le ratio capitaux propres/actifs vous indique également si l’entreprise a les capacités de faire face à des dépréciations d’actifs.
La banque américaine Lehman Brothers est un cas d’école. Ce n’est pas la dette qui est la raison de sa faillite mais bien les dépréciations d’actifs sur les subprimes immobiliers.
Imaginez une entreprise avec un ratio capitaux propres/actifs de 5 %, il suffirait que plus 5 % des actifs soient dépréciés subitement pour effondrer le château de cartes. Ce qui est largement le cas des banques françaises du CAC 40 (Chut ! Les mainstream prétendront que c’est du « fake news »).
Cela dit, lorsque j’identifie une action exceptionnelle en Bourse pour du long terme, ce n’est pas vraiment le cadet de mes soucis. Tout simplement parce que j’ai devant moi une entreprise rentable et bien gérée par un management compétent et responsable. La mauvaise surprise est peu probable à ce niveau. Si vous tenez à avoir un exemple, j’ai plus confiance à Benoît Potier d’Air Liquide qu’Eric Oudéa de Société Générale.
Critère n°8 : Taux de couverture des intérêts > 2
En complément de la dette nette/EBITDA, vous avez également un autre moyen de mesurer la capacité de l’entreprise de rembourser sa dette. Il s’agit du taux de couverture des intérêts. C’est un ratio financier qui détermine si l’entreprise a la facilité ou non de rembourser les intérêts de la dette.
Taux de couverture des intérêts = Intérêts de la dette / Résultat d’exploitation
Le précurseur de l’investissement value, Benjamin Graham préfère des entreprises avec un taux de couverture des intérêts supérieur à 5. Du côté de Warren Buffet, il disait dans Warren Buffet et l’interprétation des états financiers qu’une entreprise avec un taux de couverture des intérêts inférieur à 3 est le signe qu’elle n’a pas d’avantage compétitif durable.
Ceci dit, la limite que vous deviez vous fixer au moment d’identifier des actions exceptionnelles en Bourse d’une manière générale est de veiller que son taux de couverture des intérêts ne soit pas en-dessous de 2. Sinon, vous aurez à faire une entreprise obèse de dettes.
Critère n°9 : L’entreprise est un dinosaure de la Bourse
Vous pensez que c’est anodin. Entre les lignes, consultez l’historique d’une entreprise permet de tirer beaucoup d’enseignements.
Tout d’abord, il vous renseigne sur sa capacité à anticiper et s’adapter aux exigences économiques et sociales de la mondialisation, puis aux évolutions industrielles et technologiques.
Deuxièmement, la date de fondation d’une entreprise permet d’en savoir plus sur la solidité de son business face aux différentes périodes sombres telles que la Grande Dépression de 1929, les deux guerres mondiales (1914-1918 et 1939-1945), les deux chocs pétroliers (1973 et 1979), le krach obligataire de 1987, l’éclatement de la bulle Internet suivi des attentats à New York du 11 septembre 2001 ou encore la crise des subprimes.
Toujours avec Air Liquide, vous avez devant vous une entreprise hors pair dans son secteur d’activité de prédilection du fait qu’elle voit plus grand par l’intermédiaire de l’innovation technologique. Elle mise également sur le capital humain pour capter ses futurs relais de croissance.
Critère n°10 : Une structure actionnariale stable
La structure actionnariale d’une entreprise cotée en Bourse est importante à analyser, car elle peut mesurer la capacité du management à maintenir une vision stratégique sur le long terme. Il existe deux types d’actionnariat : un actionnariat concentré et un actionnariat dispersé.
Pour le premier, on les retrouve souvent dans des entreprises familiales comme Hermès, LVMH ou SEB. En règle générale, elles tiennent à leur indépendance et ont tendance à faire attention à leur endettement et leur trésorerie. Vous remarquerez dans mon portefeuille boursier que j’en détiens plusieurs actions familiales.
Quant au second, ce sont les grandes multinationales avec une forte présence de fonds d’investissement majoritairement anglo-saxons et des fonds souverains avec des petits pourcentages dans le capital actionnarial.
Pour les fonds d’investissement anglo-saxons, elle pense qu’ils viennent pour le profit à court terme et se gavent de dividendes. Personnellement, je suis d’accord qu’il y a ce soi-disant sentiment. Néanmoins, la réalité est qu’ils doivent financer les fonds de pension des retraités de leurs pays respectifs qui sont en règle générale : les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni.
En plus, ils ne désertent pas du capital actionnarial de l’entreprise en question au bout de quelques semaines et restent fidèles si sa vision stratégique est porteuse sur le long terme.
Concernant les fonds souverains, ils sèment le doute du fait de leurs relations avec le pouvoir politique de leur pays. Les personnes ayant une vision purement patriotique pensent qu’ils ont l’intention de voler à tout prix leur savoir-faire. Par contre, on ne peut pas leur reprocher d’apporter des moyens de financement supplémentaires aux entreprises occidentales qui ont permis de résister à la crise financière de 2008. De temps en temps, un petit merci à eux ne ferait pas de mal.
Critère n°11 : Un management de qualité
Dénicher une action exceptionnelle en Bourse n’est pas seulement une affaire d’analyse financière. Un management de qualité est nécessaire pour contribuer à la performance future d’une entreprise. Sans lui, c’est le dépôt de bilan assuré.
Soyons réaliste. Étudier le management d’une entreprise est trop subjectif. Dans le cas où vous souhaitez persister, un management de qualité se doit :
- Avoir une vision de long terme. Cela signifie que le management pense à l’intérêt collectif en cherchant de nouveaux relais de croissance pour le futur de l’entreprise.
- Faire preuve de proactivité en essayant d’anticiper les imprévus à court terme.
- Être compétent. Si de nombreux dirigeants ont plusieurs années de présence et restent fidèles dans la même entreprise, cela prouve qu’ils se concentrent à 100 % sur la prospérité à long terme de l’entreprise. Enfin, rien ne vous empêche de regarder leurs expériences passées. Si elles sont dans des entreprises concurrentes, c’est généralement un bon signe.
- Être sur la même ligne par rapport aux intérêts des actionnaires. Pour cela, le management doit prendre soin de la trésorerie pour le dividende et éviter de la gaspiller dans des acquisitions onéreuses ou à faible valeur ajoutée.
Des 11 critères pour identifier des actions exceptionnelles en Bourse, c’est le plus difficile à vous faire une idée précise. Sur ceux, ne vous compliquez pas la vie.
Priorité à la simplicité pour investir en Bourse
Lorsque vous souhaitez analyser fondamentalement et acheter des actions sur le long terme, vous vous sentez déboussolé ou en panique face aux nombreux ratios financiers. Rassurez-vous, il n’est pas nécessaire de tous les connaître sachant que c’est contre-productif en les utilisant un à un.
Votre difficulté sera de faire la part des choses. Si j’étais vous, privilégiez la simplicité serait la meilleure des solutions. Commencez par les 5 premiers critères que je vous ai cités pour identifier des actions exceptionnelles en Bourse. Si vous débutez, considérez que c’est un bon point de départ pour vous mettre à l’aise sur le plan émotionnel.
Parmi les 11 critères fondamentaux, la croissance du BPA et ses anticipations futures donnent en partie des indices importants sur l’évolution du cours d’une action, mais aussi sur la pérennité du dividende et la capacité d’une entreprise à générer du cash flow.
Je suis conscient qu’investir en Bourse ressemble à la Route de la Soie semée d’embûches. Rien ne vous sera facile sans mettre une part de volonté. Cependant, je ne dis pas que vous deviez sacrifier souvent vos temps libres. Moi-même étant passionné de la Bourse, ça use mentalement. D’où l’importance de trouver un juste milieu avec d’autres centres d’intérêts.
Oui, pour réussir en Bourse, cela passe par le travail. Heureusement, vous pouvez le faire avec intelligence et en gagnant du temps.

Sovanna SEK est un investisseur de long terme passionné par la Bourse avec pour modèle, Warren Buffett. Il vous donne des conseils pratiques pour construire et gérer un portefeuille boursier rentable sur le long terme.
Sa philosophie d’investissement possède un côté pile ou face. Pile, il investit sur des actions de belle qualité à des prix raisonnables. Face, il est un défenseur de l’or pour se protéger contre l’inflation 2.0.
Merci Sovanna pour cet article. Dans les formations gratuites que je mets à disposition sur mon blog, je parle de 66% de risque de perdre de l’argent en tradant les actions. On s’aperçoit en fait que c’est 80% de risque de ne pas performer en achetant des actions. Ceci confirme le fait établit que les traders professionnels ne tradent pas les actions mais les options. Ils passent ainsi q’une probabilité de 80% de perte contre une probabilité de 80% de gain avec les options ( Chiffre fourni par le CBOE, Bourse d’options de Chicago).
Seuls les dividendes comme tu le mentionnes peuvent permettre de s’en sortir.
Mieux investir sur les actions de belle qualité ayant fait leurs preuves en temps de crise. D’ailleurs, j’espère un retour de la volatilité pour bénéficier des primes d’option élevés.
Sur la vente de put, il vaut mieux être à l’aise psychologiquement en cherchant des actions qu’on souhaite en posséder dans son portefeuille. Pourquoi selon moi ? L’assignation est plus facile à encaisser même si on peut racheter le put à tout moment.
Cdt.
merci Sovanna pour cette article extrêmement intéressant et détaillé, nous pouvons l’utiliser pour s’assurer de la perenité des dividendes.
Je vous propose d’aller plus loin et sur quelques exemples concrets en utilisant des site financiers précis illustrer ces 11 critères. Cela permettrait a chacun de pouvoir vraiment posséder une méthode clef en main pour sélectionner ses actions à dividende pérenne.
Merci encore
Jean Philippe
Bonjour Jean-Philippe,
Cela pourrait être une bonne suggestion !
Cordialement.
Bonjour Sovanna
Tout d’abord merci pour cet article très intéressant.
Par rapport au critère 8, il n’y aucun site où je trouve les intérêts de la dette d’une entreprise.
Pourrais-tu me renseigner à ce sujet
Merci à toi
Paul
Critère 6* excusez moi