
Savoir diversifier votre portefeuille est l’un des béabas de l’investissement en Bourse. Il est souvent repris par les médias financiers par la célèbre expression « Ne mettez pas tous les oeufs dans le même panier ». Encore faut-il bien vous y prendre ?
Bien que ça soit consensuel pour la majorité d’entre vous, de nombreux investisseurs particuliers l’appliquent mal. C’est l’une des raisons qui expliquent pourquoi ils perdent 5 000, 10 000 ou 20 000 euros en quelques mois. Si par malheur, vous vous trouvez dans cette situation, changez impérativement votre logiciel de pensée en prenant le temps de mieux appréhender le risque en fonction de votre personnalité.
Avant de parler du pourquoi et comment diversifier votre portefeuille, mettons la main à la patte sur ce que vous ne devez pas faire.
Comment planter cliniquement votre portefeuille
La diversification est un concept fondamental simple en matière d’investissement. De ma propre expérience d’investisseur particulier, ce qui est simple en Bourse est plus compliqué qu’on le pense en réalité.
Il existe deux façons de mal diversifier votre portefeuille.
La première, c’est que vous concentrez votre portefeuille sur une ou deux secteurs ou bien sur quelques valeurs. Le bêta de votre portefeuille risque d’être élevé par rapport à la moyenne du marché.
La seconde est de vous laisser aller à la surdiversification. Ce n’est pas en rajoutant plusieurs lignes à la suite dans votre portefeuille que vous allez réduire le risque. La surdiversification vous coûte en performance. Franchement, elle est inutile et contreproductive.
Si je devais faire une analogie pittoresque à la diversification d’un portefeuille, je la comparerais à l’alcool.
Pour répondre à la question faut-il l’appliquer ? Oui bien sûr mais avec modération et conscience.
Les bons principes d’une bonne diversification
Le nombre de lignes dans un portefeuille est le sujet qui revient en première ligne dans la bouche des investisseurs. Une diversification entre 10 et 30 lignes serait la plus adéquate selon Benjamin Graham. Les études montrent qu’un portefeuille de moins de 10 lignes reste volatile à la moindre baisse importante du marché. Au-dessus de 30, la performance du portefeuille est contre-productive et vous n’aurais pas la capacité de le suivre avec rigueur.
Dans le cas d’un investisseur particulier qui n’a pas les mêmes moyens financiers et matériels qu’un investisseur institutionnel, autant couper la poire en deux entre 10 et 30 lignes, donc 20 pour le juste équilibre. Ce que je ferais personnellement sur les premières années en Bourse.
Le nombre de lignes n’est pas une simple formalité. D’une part, vous devez aussi veillez pour chacune d’entre elles à leur poids dans votre portefeuille. D’autre part, la sélection de vos valeurs et leur répartition par secteurs conditionnent en grande partie la performance de votre portefeuille.
Commencez par les actions de belle qualité à long terme
Comme conseil, je préfère partager mon cas personnel. Depuis 2015, j’ai constitué une première de ligne de défense avec des actions de belle qualité qui ont fait leurs preuves sur le long terme comme Air Liquide, Pepsico, Nestlé, Hormel Foods, Unilever, Pfizer, Coca Cola Company. En plus, ce sont des entreprises qui maintiennent ou augmentent régulièrement leur dividende.
Si j’étais novice en Bourse, je commencerais par les aristocrates à dividende, des actions solides du CAC 40 comme Air Liquide, L’Oreal, LVMH, etc bien que ce n’est pas donné en termes de prix. Mais ce qui est solide se justifie par un prix de qualité et même lors de la baisse de mars 2020 elles étaient encore chères.
Lorsque vous aurez stabilisé en grande partie votre portefeuille avec ses valeurs-là, vous pouvez vous permettre avec petite dose de mettre du levier avec des small caps qui ont le potentiel de tripler votre capital en l’espace de quelques mois ou des secteurs à fort bêta comme les matières premières.
Les intérêts de diversifier votre portefeuille
À travers mon cas personnel, vous allez comprendre l’intérêt de la diversification d’un portefeuille. Premièrement, vous répartissez le risque au niveau sectoriel ou entre classes d’actifs. Cela ne veut pas dire que vous mutualisez le risque à zéro mais vous réduire sa volatilité.
Deuxièmement, quand vous aurez bien réparti votre portefeuille entre actions de belle qualité à long terme, actions à haut rendement et actions très spéculatives à fort potentiel, vous avez plus de chances d’avoir un retour sur investissement sur la durée.
Si vous couplez votre portefeuille actions à des classes d’actifs moins corrélés au marché et du cash, cela vous aidera à traverser sereinement les bear market. En fonction du cycle de vie du marché, soyez proactif dans la gestion de votre portefeuille. N’attendez pas le meilleur ou le pire au risque de prendre des décisions qui vous poussent à l’erreur.
Comme le disent si bien les Américains, stay investis (restez investi) pour profiter de la puissance des intérêts composés qu’offre le marché actions.

Sovanna SEK est un investisseur de long terme passionné par la Bourse avec pour modèle, Warren Buffett. Il vous donne des conseils pratiques pour construire et gérer un portefeuille boursier rentable sur le long terme.
Sa philosophie d’investissement possède un côté pile ou face. Pile, il investit sur des actions de belle qualité à des prix raisonnables. Face, il est un défenseur de l’or pour se protéger contre l’inflation 2.0.