
Vous avez tendance à vouloir sauter des étapes au moment de vous lancer en Bourse sur le marché actions. Je suis sûr que c’est l’appât du gain qui prend le dessus. Ne soyez pas surpris que vos résultats soient médiocres par la suite.
Il y a les bases de l’analyse fondamentale et éventuellement de l’analyse technique à apprendre. Cependant, vous oubliez de vous imprégner de ces différents mécanismes. Dans le but d’éviter de faire les mêmes erreurs de la génération d’investisseurs qui s’est prise les pieds dans le tapis dans les années 2000, voici 6 indicateurs clés qui conditionneront en partie vos décisions d’investissement. À terme, j’espère qu’ils vous seront utiles pour bien investir en actions.
La liquidité, un guide pour choisir vos actions pour votre portefeuille
La liquidité d’une action se mesure par rapport à la quantité de volume des titres échangés quotidiennement en moyenne. Plus elle est importante, mieux c’est. Vous pourrez l’acheter et la vendre à tout moment parce que sa profondeur de marché est suffisante pour absorber les ordres d’achat et de vente sur des sommes importantes. Elle peut potentiellement vous guider dans vos choix de valeurs.
Les actions peu liquides ne signifient pas mécaniquement qu’elles sont plus risquées. En réalité, elles souffrent d’un manque de suivi de la part des analystes financiers. De ce fait, ne soyez pas surpris d’un manque d’intérêt de la part de la communauté financière qui privilégie les grandes capitalisations.
La volatilité : Indicateur clé à maîtriser pour investir en actions
La volatilité est un critère très important à comprendre afin de bien investir en actions. Elle correspond à l’amplitude des fluctuations de son cours de Bourse sur une période donnée, puis est considérée comme une mesure du risque. Plus elle est haute, le cours augmente (ou baisse) sensiblement. L’espérance de gains (ou la perte de capital) est importante. Plus elle est basse, le cours augmente (ou baisse) modérément. L’espérance de gains (ou la perte de capital) est moins importante.
Les paramètres qui déterminent la volatilité d’une action sont :
- La régularité des BPA (Bénéfices par action)
- La qualité du business de l’entreprise
- De bons résultats qui surprennent positivement les marchés
- Un profit warning (contraction des résultats) à la surprise générale
- Une bonne ou mauvaise communication financière du PDG
- Une augmentation ou une baisse du dividende
- Une augmentation de capital
- Les rumeurs d’OPA
- Des événements géopolitiques
- Les politiques monétaires des banques centrales mêmes si elles ne dictent pas les business des entreprises
- Des cygnes noirs, c’est-à-dire des événements inattendus dont la communauté financière n’a pas prévu dans leur scénario de base et n’arrive pas à évaluer les conséquences
Sur les 2 graphiques, vous constatez la différence de volatilité entre BNP Paribas avec des montagnes russes et L’Oréal qui a des points bas de plus en plus hauts sur le long terme. Si vous devez faire un choix, inutile de faire un dessin.
Les investisseurs institutionnels
La Bourse, c’est aussi un combat entre acheteurs et vendeurs. Il est clair que vous, investisseur particulier ne ferez pas le poids face à une catégorie d’investisseur sur le plan financier, les investisseurs institutionnels.
Les investisseurs institutionnels sont des acteurs majeurs des marchés actions dont le poids des anglo-saxons est très prépondérant. Cela s’explique que les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni ou encore l’Australie ont développé un système de fond pension depuis plusieurs décennies.
Leur rôle est de dégager chaque année de la performance financière pour leur portefeuille et financer l’actuelle ou future retraite de leurs clients. En contrepartie, ils doivent respecter une politique de placement et les contraintes de la réglementation des autorités de marché. En réalité, cela va plus loin que ça, car ils sont en première ligne dans le capital actionnarial de l’entreprise pour influencer leur politique stratégique même si ce sont des actionnaires minoritaires.
Dans le jargon financier, on les surnomme « les zinzins ». Ce qui les intéresse en premier lieu, c’est que l’entreprise favorise la création de valeur pour l’actionnaire. Du coup, ils veillent que les intérêts du management de l’entreprise s’alignent sur ceux des actionnaires.
Malgré qu’ils soient peu actifs en coulisse, les fameux zinzins exercent donc une pouvoir d’influence non négligeable sur l’entreprise. Il n’est pas surprenant que leur communication financière se fasse en fonction de ses derniers. Dans le cas où l’entreprise ne répond pas à leurs attentes, les actionnaires institutionnels n’auront pas d’états d’âme à la sanctionner en vendant leurs actions. Ils chercheront à investir sur des actions qui peuvent offrir de meilleure performance.
Si vous êtes curieux, jetez un coup d’œil sur les sites web officiels des entreprises du CAC 40. Vous verrez que la plupart d’entre elles, ont une répartition du capital actionnarial dispersée avec une concentration d’actionnaires institutionnels étrangers.
En somme, l’indice phare de la place parisienne ne finance pas la retraite des Français mais celle des étrangers en particulier des anglo-saxons. Ont-ils une influence sur votre façon de bien investir en actions ? Je ferais malheureusement une réponse de Normand. Oui parce que ce sont eux qui déclenchent les mouvements importants de marché. Non parce que leurs objectifs d’investissement ne sont pas les mêmes que les miennes ou les vôtres.
Les places financières mondiales par capitalisation boursière
Une image vaut mieux qu’un long discours. Wall Street (NYSE et Nasdaq compris) est le plus gros marché actions mondial avec 51,3 % de la capitalisation boursière fin 2017. Cela signifie que plus d’une transaction sur deux est réalisée chez l’Oncle Sam. Le fait que le dollar soit la devise de référence internationale, y est pour quelque chose mais cela n’explique pas tout.
Le marché parisien qui fait partie de l’entité d’Euronext, est une miette par rapport à Wall Street. Il est détenu entre 40 et 50 % par des investisseurs étrangers. Suffisant pour dire que c’est un marché suiveur, d’où le fameux proverbe boursier « Quand Wall Street éternue, Paris s’enrhume ».
En cas d’incertitude économique, géopolitique ou politique, les investisseurs étrangers qui sont majoritairement anglo-saxons, ont tendance à sortir leurs capitaux en provenance d’Europe, d’Amérique Latine ou d’Asie pour aller se réfugier vers Wall Street. Si Wall Street n’a plus la cote, on n’est pas très loin de l’irréparable. Nous sommes dans une logique de mécanique des flux.
La leçon à retenir pour bien investir en actions est d’être attentif sur l’évolution du cycle boursier de Wall Street parce que c’est aux États-Unis qu’ont lieu les krachs les plus retentissants.
Les taux d’intérêt : Indicateur clé très formateur
Les taux d’intérêt jouent un rôle déterminant sur l’évolution des prix des actifs financiers. Quand une bulle prend forme sur un actif financier, il éclatera lorsque les vannes du crédit se contractent. Quand les taux d’intérêt sont bas, les prix des actifs financiers sont à des niveaux records et ce n’est pas forcément le moment propice pour prendre des décisions d’achat sur le marché actions. La bulle des actifs financiers sautera pour de bon en constatant des sorties de capitaux qui se dirigeront vers d’autres secteurs d’activités. Prenons l’exemple de la bulle technologique qui a éclaté en 2000. Les capitaux sont sortis des marchés actions, plus précisément du Nasdaq – puis sont venus sur le marché de l’immobilier américain avec l’émergence des subprimes.
Par ailleurs, les taux d’intérêt sont étroitement liés avec le taux d’inflation. Lorsque les taux d’intérêt sont bas, le crédit n’est pas cher et l’inflation augmente si la monnaie circule dans l’économie réelle. Si les taux d’intérêt sont très élevés à l’image des États-Unis en 1980, l’inflation s’érode sensiblement à cause de l’assèchement pur et simple du crédit.
Le graphique des taux d’intérêt aux États-Unis montre que chaque cycle de hausse a abouti à une récession (partie grisée). Si le président de la FED, Jérôme Powell tente une nouvelle fois de monter les taux, beaucoup de gérants et experts économiques pensent que ce sera positif pour l’évolution des marchés financiers car cette fois-ci, c’est différent et tout est sous contrôle. Malheureusement, ils ne prennent pas en compte d’autres paramètres de l’émergence du Nouvel Ordre Mondial qui influencera à terme les habitudes d’investissement des investisseurs.
Bref, pour le marché actions, j’en déduis ce graphique.
La leçon à retenir pour bien investir en actions est que l’éclatement d’une bulle alimente après la purge, une autre.
Les qualités pour bien investir sur le marché actions
En plus de ces indicateurs clés, vous devez faire preuve de plusieurs qualités pour réussir vos investissement en actions sur le long terme :
- Être indépendant dans vos décisions d’investissement. Les gérants qui soignent leur image chez les médias, n’ont pas cette qualité et il n’est pas étonnant que les sociétés de gestion se copient entre elles.
- Être patient parce que la Bourse est un marathon sans fin.
- Être averti en cherchant les bonnes informations et en regardant les états financiers entre les lignes.
- L’esprit d’entrepreneur. Vous devez assumer les risques dont vous êtes prêt à tolérer.

Sovanna SEK est un investisseur de long terme passionné par la Bourse avec pour modèle, Warren Buffett. Il vous donne des conseils pratiques pour construire et gérer un portefeuille boursier rentable sur le long terme.
Sa philosophie d’investissement possède un côté pile ou face. Pile, il investit sur des actions de belle qualité à des prix raisonnables. Face, il est un défenseur de l’or pour se protéger contre l’inflation 2.0.