
Le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq Composite viennent d’établir de nouveaux records.
Qui l’eût cru pendant de la crise du Covid-19 ? Soyons honnête. Personne n’aurait parié pour un tel scénario. Depuis les points bas de mars 2020, ils ont gagné respectivement 62,5, 65,3 et 81,7 %. Ce rallye laisse perplexe beaucoup de gens au regard des fondamentaux. À présent, ils se demandent que va t-il se passer ensuite.
Je vais être clair avec vous. Ma réponse est que les indices vont encore monter à des niveaux de cours de plus en plus élevés. Quand les indices cassent à la hausse des plus-hauts historiques, des futurs gains suivent généralement dans les mois à venir.
Pourquoi pas un Dow Jones à 40 000 points ? D’où mon sujet du jour, faut-il avoir peur du melt up ?
Avant de vous emballer et partir à l’assaut de nouveaux records historiques, il serait judicieux de comprendre le phénomène de melt up, car il peut être déroutant si vous êtes peu à l’aise avec la psychologie de marché.
C’est quoi le melt up ?
En fouillant dans différents sites financiers, il n’existe pas de définition concrète du melt up pour vous éclairer. La seule certitude à son propos est qu’il s’agit d’une accélération violente et parabolique de la hausse des prix des actifs sur une période étroite. En réalité, je dirais que ça ressemble à de l’hyperinflation dans le bon sens du terme.
Cette hyperinflation est en partie pilotée par la peur des investisseurs qui ne veulent pas rater la hausse. Quand bien même ils relèguent l’amélioration des fondamentaux de l’économie au second plan. Quand bien même ils balayent les critères traditionnels de valorisation. Au final, les melt up précèdent souvent les melt down, alias l’effondrement en bon français.
Exemples pratiques de melt up
- Nasdaq Composite pendant la bulle des Dotcom entre 1999 et 2000.
- Bitcoin en 2017
- L’or entre 1979 et 1980
- L’argent métal entre 2010 et 2011
- Le pétrole entre 2007 et 2008
Sur les derniers melt up, vous constatez que la durée moyenne ne dépasse pas une année.
Quels sont les ingrédients d’un melt up ?
- Une hausse importante du prix de l’actif sous-jacent sur plusieurs années,
- Un summum du bull market : phase euphorique et signes de late-cycle
- Une concentration d’actions de belle qualité et de croissance qui prend une part importante dans la performance des indices comme les GAFAM depuis le milieu des années 2010,
- Les actions value sont rangées aux oubliettes par les investisseurs,
- Les actions à faible bêta ont tendance à superformer la moyenne du marché. Les investisseurs les privilégient pour plus de sécurité dans leur portefeuille,
- Des prix qui deviennent plus élevés pour aboutir à des niveaux de valorisation au-delà des normes historiques. Cela dit, vous pourriez relativiser par rapport au niveau des taux d’une décennie à une autre.
Une équation de normand : Peur ou pas du melt up
Il y a des raisons d’avoir peur du melt up, car le melt down suivra un moment ou autre. Mais d’un autre côté, nous ne pouvons pas savoir quand le pire aura lieu. Ce serait une erreur de votre part de vous poser cette question dans l’immédiat. À force de cogiter, vous allez louper de nombreuses opportunités de gains. Seuls, les investisseurs intelligents et audacieux se verront récompenser.
Par les années d’expériences accumulées sur les marchés financiers, je préfère me projeter sur le côté positif du melt up. Pourquoi ?
Parce qu’il est précédé d’une une phase de hausse importante qui est suivie d’une consolation latérale ou violente à court terme. Ce qui se passe actuellement depuis les résultats (pas encore officiels) des élections présidentielles aux États-Unis.
Parce que le melt up peut durer encore plusieurs trimestres voir une année et un peu plus si affinité. Les derniers melt up qui se sont produits, durent historiquement quelques trimestres. Il y a encore du temps pour saisir des fenêtres d’opportunités à bon prix et surfer intelligemment sur la psychologie de la foule tout étant contrariant.
Quand se poser la question des signes de faiblesses des marchés financiers ?
- Des annonces d’IPO à la chaîne
- Une exubérance des investisseurs sur certaines actions comme Tesla
- Une couverture médiatique trop positive des marchés financiers
- Une cycle économique au summum de son potentiel structurel
- Des investisseurs particuliers en mode Red Bull
Pourquoi un Dow Jones à 40 000 points ne serait pas choquant ?
Le bull market le plus rapide de l’histoire est précédé du bear market le plus rapide de l’histoire. Ce qui me laisse penser que le bull market actuel est au stade du scepticisme. Il y aura du grain à moudre à exploiter le prochain melt up.
Le risque du Covid-19 est déjà bien ancré par la psychologie du marché. Même s’il y a une aggravation des cas aux États-Unis, les marchés financiers ne vont pas sourciller. Au pire, ce serait un prétexte à la baisse qui constituera une occasion d’acheter à bon compte.
Lorsque le Dow Jones a franchi la barre des 30 000, vous pensiez que c’est un signe avant-coureur d’un effondrement futur.
L’histoire de la Bourse nous a montré que c’est souvent le contraire. Acheter au plus haut pour vendre au plus haut est aussi une bonne stratégie. Les investisseurs vont chercher des breakout à la hausse pour se positionner à l’achat. C’est la psychologie naturelle des investisseurs qui prend le dessus. Et basta !
Il suffit de voir un graphique du Dow Jones depuis les années 1990. Chaque plus-haut historique est souvent suivi d’un autre. Celui réalisé en février 2020 est un des rares contre-exemples.
Le rallye depuis mars 2020 est fort. Avec de nouveaux plus-hauts historiques, le Dow Jones est en zone inconnue. Quand je la qualifie d’inconnue, c’est qu’il y a matière à pousser vers le Nord. Au niveau statistique, un nouveau plus-haut historique se concrétise dans 74 % du temps par des gains sous condition d’être sélectif.
Dans un phénomène de melt up, un Dow Jones à 40 000 points ne serait pas choquant. Une performance de plus de 30 % serait suffisante pour briser ce prochain plafond de verre. De nombreux investisseurs sont encore à l’écart depuis le bottom de fin mars 2020. Côté économie réelle, c’est la récession et pessimisme qui l’emportent. Ce qui me fait dire à contre-courant de la rationalité qu’il y a encore de nombreux d’opportunités d’investissement avec des gains importants à la clé.
Je ne suis pas en train de dire qu’un Dow Jones à 40 000 points se produira l’année prochaine. En toute humilité, nous ne savons pas ce qui va se passer sur les marchés financiers. Mais l’idée de parier sur un prochain krach n’est pas dans les cartes… C’est sur de nouveaux plus-hauts qu’il faudrait viser.
Pour avoir un Dow Jones qui réalise de nouveaux plus-hauts historiques et idem pour le S&P 500 et le Nasdaq Composite, il faudrait que les grandes pondérations poursuivent leur bull run. Ce qui veut dire qu’il est trop tôt de parler de rotation sectorielle. Je considère que l’arrivée d’un vaccin du Covid-19 est un soulagement de court terme pour les actions values et l’économie elle-même mais pas un game changer définitif à ce stade. N’empêche qu’on peut voir les actions de croissance et les actions value monter en même temps. Dans une faible proportion pour les premières. Dans une plus grande pour les secondes.
Et si l’inflation renaît de ses cendres selon mes convictions personnelles, les actions values retrouveraient de leur splendeur. Par contre, les investisseurs devront changer par anticipation leur logiciel de pensée en matière d’allocation de portefeuille. C’est à ce moment-là où vous devez avoir peur du melt up. Fort heureusement, il existe des solutions pour vous préparer en amont.

Sovanna SEK est un investisseur de long terme passionné par la Bourse avec pour modèle, Warren Buffett. Il vous donne des conseils pratiques pour construire et gérer un portefeuille boursier rentable sur le long terme.
Sa philosophie d’investissement possède un côté pile ou face. Pile, il investit sur des actions de belle qualité à des prix raisonnables. Face, il est un défenseur de l’or pour se protéger contre l’inflation 2.0.