Faut-il ouvrir un PEA ou un Compte-Titres pour débuter en Bourse ?

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En plus du courtier en ligne, vous devez également choisir votre support d’investissement pour faire vos armes sur les marchés financiers. Vous avez deux possibilités qui s’offrent à vous si vous résidez fiscalement en France :

  • Le PEA (Plan Épargne Actions)
  • Le Compte-Titres

Chacun possède des avantages et des inconvénients. Devez-vous ouvrir un PEA ou un compte-titres pour débuter en Bourse ? Votre choix doit être mûrement réfléchi au risque d’avoir de mauvaises surprises. Par expérience, vous ne serez jamais satisfait à 100 %.

Si vous voulez avoir les idées claires pour faire le meilleur choix, profitez pour écouter attentivement le podcast consacré à ce sujet.

Ceci dit, rien ne vous empêche de cumuler le PEA et le compte-titres. Simultanément, cela demande de l’organisation au niveau de la gestion de portefeuille. Si vous êtes novice, contentez-vous d’ouvrir un seul support d’investissement.

Ouvrir un PEA : Une belle carotte fiscale avec quelques inconvénients

Le PEA, c’est le meilleur des mondes pour débuter en Bourse.

Cette belle histoire a commencé en 1992 pour encourager l’actionnariat individuel et une stabilité dans le capital des entreprises françaises. Il faut dire à l’heure où j’écris, que le pari est raté sur toute la ligne. Quoique, ce n’est pas le sujet de mon article.

La plupart d’entre vous sont attirés par ces avantages fiscaux. Ce qui est indiscutable mais à nuancer pour certains d’entre eux.

Premièrement, vous pouvez réjouir que les dividendes ne sont pas imposables. Toutefois, elles concernent uniquement les actions françaises. Car pour les actions européennes éligibles au PEA, vous ne pouvez pas bénéficier d’une exonération de la retenue à la source.

Deuxièmement, les plus-values sont exonérées d’impôt à condition de ne pas faire de retrait hors la liquidité du PEA avant 5 ans de détention. Excepté les cas de force majeure comme la reprise ou création d’entreprise, la mise en retraite anticipée, le licenciement ou invalidité.

Pour en être sûr, attendez bien que cette barre fatidique soit bien dépassée. Par contre, vous ne pouvez pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Vous devez vous acquitter des prélèvements sociaux.

Cela dit. La carotte fiscale n’est pas une fin en soi pour ouvrir un PEA. Il y a quelques inconvénients de taille.

Premièrement, la fiscalité des gains est rétroactive pour les PEA ouverts à partir du 1er janvier 2018. Vos gains seront taxés sur le taux des prélèvements sociaux de l’année de sortie.

Deuxièmement, vous avez un plafond de versement à ne pas dépasser selon votre situation maritale. Pour une personne célibataire, ce sera respectivement 150 000 € alors qu’un couple bénéficiera du double, soit 300 000 € au total.

Ce qui va vous énerver le plus en ouvrant un PEA, c’est que vous êtes limité au niveau des choix de marché. Vous ne pouvez pas investir sur les actions américaines, le meilleur marché du Monde en terme de liquidité. Vous devez vous contenter des actions faisant partie de l’EEE (Espace Économique Européenne) pour votre portefeuille boursier.

Ouvrir un compte titres : Fiscalité pénalisante mais plus de flexibilité

Pourquoi pas diversifier votre portefeuille à l’international en ouvrant un compte-titres ? C’est une flexibilité que vous offre ce support d’investissement.

Certes, sa fiscalité s’est alourdie durant les dernières années par des personnes qui ne comprennent rien au fonctionnement de la Bourse. C’était auparavant une bonne alternative au PEA avec respectivement le seuil de cession pour les plus-values, abattement fixe et le crédit d’impôt sur les dividendes.

Pire encore. Les gains et dividendes du compte-titres étaient alignés sur l’imposition sur le revenu. La donne a quelque peu changé depuis le début de l’année 2018 avec l’instauration du PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique à 30 %). Sans l’ombre d’un doute, les tranches d’impositions supérieures à 30 % sont les gagnantes.

L’autre nouveauté du compte-titres version 2018 est la suppression du seuil d’abattement sur les plus-values pour durée de détention pour les titres acquis à partir du 1er janvier 2018. Cette mesure n’encourage pas la détention d’actions à long terme. Une nouvelle fois, le gouvernement est à côté de la plaque par rapport à ses intentions.

Vous pouvez encore bénéficier de cet avantage si vous acquis vos titres avant 2018 en optant pour le barème de l’impôt progressif. Néanmoins, il s’appliquera sur tous vos placements financiers. Veillez à choisir cette option en fonction de votre situation personnelle.

Prenez votre temps pour choisir

PEA Compte-Titres
Qui peut souscrire ? Personne physique majeure domiciliée en France / Expatrié Personne physique mineure et majeure / Personne morale
Nombre de compte / personne 1 Illimité
Vente à découvert Non Oui
Actions éligibles Actions de l’EEE (Espace Économique Européenne) Aucune restriction
Plafond de versement 150 000 € pour un célibataire

300 000 € pour un couple

Illimité
Disponibilité des fonds Oui mais si vous faites un retrait avant les 5 ans de détention, votre PEA est clôturé Oui
Transfert chez un autre courtier en ligne Oui mais veillez à vérifier les conditions tarifaires Oui mais veillez à vérifier les conditions tarifaires
Fiscalité des plus-values Retrait avant 2 ans : Imposition des plus-values à 22,5 % + Prélèvements sociaux à 17,2 %

Retrait entre 2 et 5 ans : Imposition des plus-values à 19 % + Prélèvements sociaux à 17,2 %

Retrait entre 5 et 8 ans : Pas d’imposition sur les plus-values mais prélèvements sociaux à 17,2 %

PFU (Prélèvement forfaitaire unique) à 30 % dont 12,8 % de taux forfaitaire d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux

Suppression des abattements sur les plus-values pour durée de détention pour les titres acquis à partir du 1er janvier 2018

Abattements sur les plus-values pour durée de détention pour les titres avant le 1er janvier 2018 => Option du barème progressif :

– 50 % pour une détention de plus de 2 ans et moins de 8 ans

– 65 % pour une détention de plus de 8 ans

Report des moins-values sur 10 années consécutives

Fiscalité des dividendes Aucune PFU (Prélèvement forfaitaire unique) à 30 % dont 12,8 % de taux forfaitaire d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux

Dispense du taux forfaitaire de 12,8 % si le montant de vos dividendes est inférieur à 50 000 € pour un célibataire ou 75 000 € pour un couple

Vous avez envie de choisir le PEA pour débuter en Bourse. Je vous l’accorde que ce n’est pas une mauvaise idée pour quelqu’un ayant des objectifs patrimoniaux sur plusieurs décennies. Prudence quant même, vous ne pouvez pas acheter n’importe quoi. Par exemple, vous ne pouvez pas intégrer des foncières cotées à haut rendement.

En ouvrant un PEA, la conversion des actions en nominatif reste difficile, voir impossible pour le nominatif pur. Certains brokers n’acceptent pas cette opération pour des raisons logistiques.

Pour le compte titres, ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain au niveau fiscal. La flexibilité des choix de marché vous permet de mieux répartir le risque de votre portefeuille tant au niveau géographique et sectoriel.

Vous connaissez maintenant les supports d’investissement pour investir en actions. Selon vous, qui est le plus adapté par rapport à vos objectifs, votre profil d’investisseur, vos choix de marché ? Pour ou contre pour ouvrir un PEA. Pour ou contre pour ouvrir un compte titres. N’hésitez pas à donner votre avis sans langue de bois.