Faut-il avoir peur de la hausse des taux d’intérêt pour investir en actions ?

Peur de la hausse des taux d'intérêt

Les taux d’intérêt, ça doit normalement vous parler avec les obligations d’États qui composent votre contrat d’assurance vie en euros. Quand ça monte graduellement, vous pouvez dormir tranquille. Quand ça baisse, vous baissez la tête parce que le rendement baisse.

Mais avez-vous pensé au scénario d’une hausse violente des taux d’intérêt dans un laps de temps assez court ? En image dans le passé, cela ressemble à ça entre la fin des années 1960 et le début des années 1980. Cela s’explique par une mauvaise gestion de la politique monétaire de la FED à cette époque avec des épisodes inflationnistes à deux chiffres.

 

hausse des taux interets

Toutefois, j’éviterai de faire un parallèle par rapport à aujourd’hui parce que l’économie et la société ont radicalement évolué. Vous vous demandez s’il y a matière à craindre la hausse des taux d’intérêt pour investir en actions.

Vous cherchez des réponses sur ces conséquences. C’est là où j’interviens dans l’épisode n°3 de la Bourse avec sérénité.

 

Économiquement parlant, ça donne quoi

Lorsque la hausse des taux d’intérêt se manifeste, le coût de l’argent augmente. Vous empruntez plus cher pour financer un projet immobilier ou de consommation. Théoriquement, les prix des actifs financiers baissent bien que c’est moins évident dans la pratique. En effet, les acteurs de marché ont tendance à anticiper les mouvements futurs.

Une hausse rapide des taux d’intérêt veut dire que l’inflation est bien de retour à un niveau élevé. Dites merci au pétrole qui est le maillon de l’économie et peu importe le prétexte tel qu’un conflit géopolitique ou une guerre commerciale.

Souvenez que le Brent était à 27 $ en janvier 2016. A l’heure où j’écris, il se situe à 77 $, soit une progression de plus 180 % en plus de deux ans.

Une énergie chère va contaminer toute l’économie réelle. Roulez en voiture coûtera plus cher. Produire de la nourriture coûtera plus cher. Les coûts de fonctionnement des entreprises vont augmenter.

Tout le monde espérait la bonne inflation prévue par les économistes. Comme d’habitude, ils se trompent parce que c’est bien l’inflation importée de l’énergie qui remportera la bataille. Il vous suffit d’être lucide quand vous achetez votre baguette ou faites votre plein d’essence.

 

La bulle actions se crashera

Imaginons que le scénario de hausse rapide des taux d’intérêt s’auto-réalise. Les banques centrales n’auront pas le choix en étant plus restrictif sur leur politique monétaire. Elles préféreront éclater la bulle actions plutôt que la bulle obligataire. Ce jour-là, la rupture de confiance sera totale entre les investisseurs et les banques centrales.

Les investisseurs qui ont investi les yeux fermés en pensant que les banques centrales allaient assurer la stabilité financière, vont prendre un coup sur la tête.

Sur le court terme, le marché actions va prendre le bouillon à 1080°. Avec les ETF, je vous ai averti que ça va tanguer sérieusement si la baisse l’emporte. Vous aurez la preuve que la majorité des professionnels de la finance ne font plus leur métier d’investisseur. Ils ne prennent pas le temps de faire la différence entre une action Société Générale et Essilor. Ce qui est en ce sens une faute grave.

Sur le moyen-long terme, je vais vous rassurer. En effet, les cartes sont rebattues avec un environnement inflationniste. Pourquoi ?

Parce que les entreprises verront leurs coûts fixes augmenter mais leurs prix de leurs biens et services aussi. Par conséquent, leur trésorerie va aussi s’apprécier avec l’inflation bien que les taux d’intérêt remontent. Bref, tout n’est pas à jeter à la poubelle.

 

La roue sectorielle

Vous pouvez jouer les opportunistes sur le marché actions. Rien ne vous interdit de doper la performance de votre portefeuille dans un intervalle de quelques mois. Ce que je vous propose, c’est de savoir vous situer par rapport à la roue sectorielle.

roue sectorielle actions

Elle est composée de 4 phases :

  • Bull market = marché haussier
  • Market top = marché haussier à bout de souffle
  • Bear market = marché baissier
  • Market bottom = marché baissier à bout de souffle

Vous êtes curieux de savoir où nous en sommes. J’ai discuté par mail avec Gaël Deballe de blog Zen Option avec qui j’ai acheté deux formations sur les options.

On partageait le même avis que le marché est toppish ou sur un market top. Pourquoi ?

Parce que dans un market top, le cycle boursier manque de carburant pour aller plus haut. Ce qui est le cas depuis le début de l’année 2018.

Parce que dans un market top, le cycle économique qui est en retard d’un ou deux trimestres sur le cycle boursier, est dans une phase euphorique et à l’approche d’un ralentissement. Pour le dernier cas, les gérants qui défilent sur le plateau, vont diront que c’est temporaire. Ne vous inquiétez pas ça va repartir pour de bon. Méfiez-vous de ce genre discours.

Parce que les valeurs technos qui sont les stars des marchés financiers des années 2010 commencent à être à bout souffle. Non pas que leurs résultats financiers sont mauvais. Peut-être que l’état d’esprit des investisseurs est de prendre leurs bénéfices sur ce secteur et trouver d’autres opportunités.

Parce que dans un market top, les conditions de crédit se resserrent en particulier aux États-Unis et en Chine avec des hausses des taux. D’ailleurs, tout est interconnecté.

Parce que l’inflation is BACK pour de bon.

Les secteurs en Bourse à miser

Alors quels sont les secteurs en Bourse qui pourraient vous faire gagner de l’argent dans un market top. Il y a :

  • Le secteur de l’énergie : pétrole et gaz
  • Les services aux collectivités
  • Les matériaux de base : métaux de base, métaux précieux et matières agricoles

Dans une moindre mesure, vous pouvez ajoutez les banques et assurances, la construction à condition que la hausse des taux ne soit pas rapide à court terme.

L’or, un actif anti-dette

À titre personnel et cela n’engage que moi, je pencherais plus sur les matières premières : énergie et métaux précieux. Si vous me suivez depuis mon tout premier blog GenY Finances, je suis un défenseur des métaux précieux en particulier sur l’or. Je le suis depuis mes débuts en Bourse. À tel point que je me suis spécialisé dans une moindre mesure.

Malheureusement, je l’ai payé cher sur la performance de mon portefeuille boursier. Je n’étais pas rendu compte qu’on pouvait manipuler à la baisse les cours de l’or. Depuis fin 2015, l’or refait surface graphiquement mais toujours dans une tendance très long terme depuis le début des années 2000.

Beaucoup d’experts de marché avaient prévu l’or en-dessous des 1000 $. Ce n’est pas le cas.

Beaucoup d’experts de marché disaient que la hausse des taux allait être fatale pour le métal jaune. Depuis, rien et ça monte à ce jour même si la zone 1360-1370 $ fait résistance.

Ce qui compte sur l’or, ce n’est pas l’offre et la demande parce qu’il est peu utilisé dans l’industrie mais l’évolution des taux d’intérêt réels. S’ils sont nettement positifs de l’ordre de plus de 2 %, c’est mauvais pour l’or. Mais je ne le pense pas que ça puisse arriver. Les banques centrales ne peuvent pas se permettre dans un premier temps. Pourquoi ?

Parce que les États, les ménages et le secteur privé ont des niveaux d’endettement très élevés.

Honnêtement, tout milite pour une hausse de l’or : inflation, niveau de dettes élevés des États, du secteur privé et des ménages, market top sur les marchés financiers. Sans oublier la Chine, la Russie, les pays de l’ex-Union Soviétique, l’Allemagne qui achètent de l’or devant votre nez.

Si vous avez des convictions sur l’or en Bourse, les minières aurifères peuvent des proies idéales. Cela dit, vous devez être sélectif parce que le secteur est très hétérogène et volatile boursièrement parlant. Il y a autant de bonnes que de mauvaises opportunités.

Sur mon portefeuille boursier, j’ai énormément évolué dans mes choix. Je préfère être conservateur sur ce secteur. Je suis à l’écart des producteurs parce qu’ils consomment beaucoup de cash pour rentabiliser leurs mines.

Je privilégie les streaming et royalties. Ce sont des sociétés qui financent des projets miniers. En contrepartie, elles touchent des commissions soit sous forme de quota de production d’or à un prix déjà défini à l’avance pour les streaming ou sous forme de part de revenus sur la production d’or.

Voilà pour la parenthèse sur l’or.

 

Peur de la hausse des taux d’intérêt : Peut-être que oui, peut-être que non

Globalement, je vais aller droit au but. La hausse des taux peuvent ébranler le marché actions à court terme si ça se fait de à la vitesse du TGV. Sur le long terme, le marché actions s’ajuste et va vous faire découvrir un changement de paradigme.

Vous allez vous rendre compte que tous les secteurs qui brillaient depuis la dernière crise financière 2007-2009 vont être rangés au placard au profit des secteurs qui sont plus terre à terre ou vont ramener à la raison.