
Avouons-le ! Je suis en train de vitre un dernier trimestre 2018 de merde. Mon portefeuille boursier en prend plein la figure. Je risque de ne pas faire la passe de trois dans le vert. Ceci dit, je me consolerai dans les semaines à venir de la réussite de mon objectif de 1 000 € de dividendes ou revenus cette année.
Comme vous l’avez remarqué, les indices actions sont à la dérive mais cela ne date pas depuis octobre 2018. Apparemment, la communauté financière n’a pas retenu la leçon de fin janvier 2018 et a fait comme si rien n’était. Le fait que Ray Dalio a shorté les actions européennes, était un signe avant-coureur qui s’est malheureusement vérifié.
Nous sommes probablement sur un marché baissier de moyen-long terme sur les indices actions. Seul Wall Street résiste mais pour combien de temps.
Sincèrement, faut-il avoir peur d’un marché baissier sur les actions ?
C’est une question que je vais vous répondre avec la plus grande attention. Si vous me suivez depuis un certain temps, certains éléments pourraient vous rassurer à l’encontre des idées reçues.
Sang, sueur et larmes pour démarrer
J’ai reçu un mail d’un content manager qui travaille pour une agence de marketing allemande. Il m’a laissé un lien qui parle de scénarios où certains pays ou régions pourraient revenir ou adopter leur propre monnaie. Parmi les scénarios proposés, celui d’un retour du deutschemark en Allemagne m’a interpellé. Pourquoi ?
Parce que cela me concerne. Parce que cela concerne tous les citoyens de la zone euro. Parce qu’elle mettrait à mal l’ensemble du système monétaire mondial.
A mes yeux, l’Allemagne est le garant de la zone euro. Elle est en excédent budgétaire et commercial. Ce que Trump et Macron ne comprendront peut-être pas, c’est que l’Allemagne a récolté ses résultats grâce à des réformes et une saine gestion des dépenses publiques.
Si ce scénario devait arriver, ce serait un onde de choc à très court terme sur les marchés financiers, plus particulièrement sur les actions de la zone euro. L’Allemagne se retrouverait avec une monnaie forte avec les avantages et les inconvénients. L’euro serait une monnaie de seconde ou troisième euro parce que des pays comme les Pays-Bas, l’Autriche, la Finlande pourraient quitter la zone euro.
Il y a plus pire que la bulle du marché actions
Je vais vous surprendre contre toute attente. Avoir peur de la bulle du marché actions est à relativiser. Même s’il faut éviter de faire des parallèles, l’histoire nous a montré que les actions offrent toujours un rendement réel positif quel que soit dans un marché haussier et baissier. A chaque crise, elles ont su rebondir. Si vous choisissez des actions de belle qualité à long terme à des prix raisonnables, cessez de vous inquiéter inutilement. Vous aurez un capital qui augmente régulièrement et touchez des dividendes pérennes.
Faites preuve de lucidité dans un monde où l’information de masse est omniprésente. Regardez la bulle immobilière qui avoisine les 217 T$ avec une forte proportion dans le résidentiel.
Ensuite, la bulle obligation qui représente plus de 3 fois la bulle du marché actions. Savez-vous que les obligations d’Etats composent majoritairement vos contrats d’assurance vie en euros ?
Un éclatement de la bulle obligataire est plus dramatique pour l’économie réelle
Surveillez attentivement l’évolution de leurs taux d’intérêt. S’ils montent violemment à court terme, la valeur des obligations va se déprécier à la vitesse du TGV.
Imaginez que vous voulez retirer votre argent de votre contrat d’assurance vie en euros mais d’autres personnes ont la même idée que vous, ça posera problème aux compagnies d’assurance qui font déjà face à une réglementation stricte de solvabilité.
Peur d’un marché baissier sur les actions ? Je m’inquiéterais plus d’un marché baissier obligataire. Pourquoi ?
Parce que la plupart des professionnels de marché ont déjà vu des marchés baissiers sur les actions qui se caractérisent par des krachs.
Parce que cela fait plus de 37 ans que les obligations d’Etats surfent sur un marché haussier. Tôt ou tard, les banques centrales ne peuvent pas lutter en permanence contre les forces de marché.
Parce que cela mettrait à mal les financements des États, donc du système de sécurité sociale et des retraites. Sans oublier ceux des entreprises à travers le crédit.
Les banques centrales se préparent à la prochaine crise depuis 2010
Posez-vous la question pourquoi les banques centrales sont acheteuses nettes d’or depuis 2010 ? Bref, réveillez votre prise de conscience. Les pays émergents veulent à tout prix réduire leur dépendance au dollar américain. L’or semble la meilleure alternative. Au prix actuel, la ruée vers le métal jaune reste bon marché.
Soyez sur vos gardes sur les produits dérivés
L’autre bulle qui devrait vous mettre en garde, c’est celle des produits dérivés. La plupart d’entre eux sont adossés aux taux d’intérêt.
Par exemple, j’ai pris le document de référence de 2018 de la Société Générale. Si vous aimez fouiner entre les lignes, vous remarquerez dans les annexes que la banque française est très exposée sur les instruments de taux d’intérêt.
Un marché baissier sur les actions est avant tout une aubaine
Un marché baissier sur les actions n’est pas joli à voir. Cela ressemble à une chute rapide vers le précipice. Tous les secteurs ne seront pas épargnés. Ce que vous devez surveiller, ce sont les phases d’un marché baissier parce que cela ne se fera pas en ligne droite. Y a-t-il déjà de la peur ou la panique chez les investisseurs institutionnels ?
Si tel est le cas, considérez le marché baissier comme un allié pour vos investissements de long terme. Si vous avez une liste d’actions de belle qualité en main, il se peut qu’elles soient injustement massacrées à des prix raisonnables. Autant saisir ces occasions uniques qui ne se reproduiront jamais.
N’oubliez que les actions de belle qualité sont des entreprises ayant bien tenu le choc dans des marchés baissiers. Elles se permettent le luxe d’augmenter le dividende dans ces moments-là. Sous cette angle, avoir peur d’un marché baissier sur les actions est purement excessivement.
Enfin, ce serait plutôt du côté des détenteurs d’obligations à travers les contrats d’assurance vie ou pension de retraite qui devraient avoir chaude aux fesses.
Voilà une conclusion qui devrait vous encourager à investir en actions.

Sovanna SEK est un investisseur de long terme passionné par la Bourse avec pour modèle, Warren Buffett. Il vous donne des conseils pratiques pour construire et gérer un portefeuille boursier rentable sur le long terme.
Sa philosophie d’investissement possède un côté pile ou face. Pile, il investit sur des actions de belle qualité à des prix raisonnables. Face, il est un défenseur de l’or pour se protéger contre l’inflation 2.0.
Bonjour Sovana,
Je découvre ton blog, et je me sens rafraîchi par ta transparence totale sur tes pertes et doutes d’investisseur. Cette honnêteté est trop rare sur le Web.
Elle est également très pédagogique selon moi.
Et merci pour cet article très d’actualité en cette période de « krakonovirus »… 🙂
Bonjour Martin,
Les pertes et les doutes sont avant tout humains. Pour moi, cela me permet de progresser en tant qu’investisseur.
Fin février et début mars, j’ai cramé pratiquement mon appel de marge car j’avais trop de vente d’options sur actions. Avec un peu de chance, j’ai pu limiter les dégâts et me refaire une petite santé. Cela étant dit, j’ai dû vendre mes plus-values sur Apple pour me couvrir.
Les marchés baissiers font partie de la vie de la Bourse. Heureusement, ils sont rares mais violents et authentiques dans un espace temps court. Le kraokonovirus comme tu le dis, n’est pas comparable à celui de 2008. Attends-toi à quelque chose d’inédit dans le mauvais sens du terme !
Cdt.