Comment protéger votre portefeuille contre l’inflation : Les actifs les plus performants

Comment protéger portefeuille boursier contre inflation

Savez-vous ce qui fait le plus peur en Bourse chez les investisseurs ? Ce n’est pas forcément un krach mais le monstre qui s’appelle l’inflation. On a tendance à oublier que les pays développés n’ont plus connu de période inflationniste depuis plus d’une trentaine d’années.

Certains experts économiques et financiers doutent de plus en plus d’un comeback dans les pays développés. D’ailleurs, la une du Bloomberg Businessweek du 22 avril 2019 pose cette question au moment où les principaux indices actions retrouvent leurs niveaux de début octobre 2018. Cela devrait vous interpeller. Peut-être quelque chose se trame dans les mois à venir ?

death inflation

Selon moi, je vois cette question comme un signe contrariant. Il se peut que le retour possible d’une vraie inflation pourrait mettre fin à la fête sur les marchés actions depuis le début de l’année 2019. De plus, le consensus ne l’anticipe pas dans son pipeline du fait du revirement de la FED (Banque centrale des États-Unis) sur sa politique monétaire.

Si ce scénario commence à émerger, cela pourrait déclencher une vague baissière plus violente que celle de de fin février-mars 2020 suite à la crise du coronavirus.

Fort heureusement, il existe des solutions pour protéger votre portefeuille contre l’inflation. Quels sont les actifs à acheter dans cette configuration de marché ? Même si le pire n’est pas certain, autant de vous y préparer plutôt que de réagir par panique.

Avant de donner toutes les cartes en main, mettons les points sur les i sur l’inflation puis passons en revue les différentes formes d’inflation. Cela ne fera pas de mal pour votre culture monétaire. D’ailleurs, les Gilets Jaunes feraient mieux de se poser les bonnes question sur le pouvoir d’achat.

 

Le bullshit de l’inflation

Depuis courant 2015, on vous bassine sur la hausse des salaires aux États-Unis sensiblement supérieure à l’inflation qui avoisine les 2 %. En réalité, c’est un bullshit qui devrait sauter aux yeux en regardants les deux images qui suivent. En effet, l’inflation qui est publiée officiellement dans les médias ne prend pas en compte les éléments volatils comme l’alimentation l’énergie et l’immobilier. Il ne vous a pas échappé que ce sont trois postes de dépenses essentielles dans la vie quotidienne des ménages.

 

Évolution des salaires horaires moyens aux États-Unis (Fed de Saint-Louis)

 

shadow stats cpi inflation

 

Selon le site Shadow Government Statistics, l’inflation réelle (en bleu) est officieusement proche de 10 % et non 1,9 % (en rouge). Vous pouvez mettre à la corbeille les chiffres de la croissance des salaires reprises par la FED de Saint-Louis. Si je peux mettre une bonne note à Donald Trump, c’est qu’il fait actuellement mieux que Barack Obama.

 

Les différents types d’inflation

Lorsque vous faites référence à l’inflation, il existe plusieurs types.

Inflation modérée

C’est l’inflation officielle des principales banques centrales. La FED, la BCE, la BoE ou encore la BoC fixent un taux moyen entre 2 à 3 %.

Walking inflation : Ce type d’inflation n’est plus d’actualité dans les pays développés

Cette forte inflation avoisine un taux entre 3 à 10 % mais elle est rapidement compensée par une croissance économique plus importante. Étant donné la structure déflationniste des pays développés, ce type d’inflation est préjudiciable pour l’activité économique.

Galloping inflation

Ce type d’inflation est très déplaisant pour tout le monde avec des hausse de prix à deux chiffres. Cela entraîne une perte de confiance dans la valeur de la monnaie, donc des fuites des capitaux des investisseurs étrangers et des troubles sociaux. Pour enfoncer le clou, les gouvernements et les banques centrales perdent toute crédibilité. Investir dans des actifs tangibles a été historiquement la meilleure option pour préserver votre portefeuille contre l’inflation.

Hyperinflation

Cela se passe de commentaires. Il est inutile de vous faire un dessin parce que le résultat est catastrophique. C’est un scénario qui est rare mais malheureusement possible comme en Allemagne dans les années 1920 et au Venezuela récemment.

Stagflation

C’est le scénario la moins pire avec une croissance économique molle et une inflation importante mais pas au point d’être récessive. Ce type d’inflation est supportable pour les ménages qui sauront s’adapter en conséquence. Si vous êtes investisseur comme moi, il existe des solution financières pour protéger votre portefeuille contre ce type d’inflation. Encore faut-il vous conditionner psychologiquement ? En effet, certaines choses risquent de vous choquer.

 

Des taux réels négatifs : Une réalité qui risque de faire mal

Le point commun de tous ces scénarios inflationnistes est qu’on aboutira à des taux réels négatifs. Ne cherchez pas à débattre sous prétexte de vous rassurer de manière illusoire.

Qu’est-ce que cela signifie ?

Les habitudes d’investissements conçues depuis plus de 30 ans risquent de partir en vrille. Sans être prétentieux, je suis sûr que la majorité de la communauté financière risquent de dire : « Oh mon Dieu, c’est impensable ! ».

 

L’inflation, ce n’est pas uniquement la hausse du pétrole

Qu’est-ce qui pourrait sortir l’inflation du tube de dentifrice ? C’est une très bonne question.

Le réflexe de Main Street serait de penser à la hausse du prix du pétrole. Ce n’est pas faux mais la véritable réponse pourrait venir de l’instabilité monétaire. Qui dit instabilité monétaire signifie généralement perte d’indépendance des banques centrales.

Elle commence à prendre forme chez la FED. D’un mois sur l’autre, la banque centrale des États-Unis a changé sa veste. En décembre 2018, elle persiste à dire que sa politique de hausse de taux sera graduelle puis en janvier 2019, elle dit le contraire. Cela ressemble plus à une perte de crédibilité. Pour le moment, les marchés préfèrent voir le bon côté, mais avec le temps ce ne sera peut-être pas la même chanson.

 

Quels actifs à acheter pour protéger votre portefeuille en cas d’inflation ?

Il serait judicieux d’éviter les longs discours. Je sens que vous êtes pressé d’avoir immédiatement des réponses. Les images suffisent amplement pour vous faire une idée. Inutile de faire de bac+5 en finance parce que le bon sens prime.

Performance des actifs dans les années 1970

 

Évitez le cash et les obligations

Si vous n’êtes pas né dans les années 1970, les États-Unis et ses alliés de l’époque avaient traversé une période de stagflation. Cependant, ne prenez pas le réflexe de faire un parallèle entre le passé, le présent et le futur. Le monde d’aujourd’hui est de plus interconnecté que celui des années 1970.

Détenir du cash ou des obligations est un pari perdant pour protéger votre portefeuille boursier contre l’inflation. Pour le cash, vous ne perdez rien en nominal mais zéro moins un taux d’inflation positive vous donne quelque chose de négatif. Pour les obligations en particulier à taux fixes, cela me semble une évidence. Par conséquent, votre contrat d’assurance vie en euros risquent d’en pâtir.

Restez à l’écart des utilities et de la technologie

Chouchou des années 2010 par les investisseurs, les actions technologiques sont considérées comme des long duration assets. En effet, elles profitent d’un environnement de taux d’intérêt faible pour créer de la croissance. Si l’inflation revient de manière importante (par exemple 3 % et plus), elles risquent d’être négativement impactées. Vous avez compris qu’il faudra rester à l’écart des GAFA pendant un certain temps.

Vous devrez aussi éviter les utilties que ce soit dans l’électricité, l’eau et le gaz. Pourquoi ? Parce ce sont des actions qui se comportent comme des obligations et leurs tarifs sont réglementés.

Les gagnants contre l’inflation : Les matières premières, l’immobilier coté, l’immobilier physique, les small caps, les actions value

Si vous voulez à tout prix sécuriser votre portefeuille face à ce phénomène monétaire qui fait tant peur aux investisseurs, privilégier les matières premières, les REITs immobiliers, l’immobilier physique, les small caps et les actions value.

Concernant les matières premières, la priorité sera faite sur les métaux précieux comme l’or et l’argent, les matières agricoles, l’énergie avec en première ligne le pétrole. Par contre, évitez si possible les métaux industriels sensibles au cycle économique.

 

L’or est le placement qui revient en premier pour se protéger votre portefeuille contre l’inflation à condition que le coût de détention physique ne soit pas élevée. D’où l’intérêt d’avoir des taux réels négatifs. L’argent a aussi son mot à dire dans ce contexte.

Pour les REITs immobiliers, la crainte qu’ils perdent pied en cas de remontée des taux est un bullshit. Gardez à l’esprit que leurs loyers sont indexés à l’inflation.

Les small caps peuvent tirer leur épingle du jeu dans un scénario inflationniste parce certaines entre elles évoluent dans une niche à fort potentiel. Enfin, les actions value qui ont été longtemps délaissées depuis la dernière crise financière, pourraient retrouver des couleurs parce qu’elles offrent un rendement intéressant par rapport à l’inflation. Le secteur de l’énergie et de la finance pourraient en profiter. Personnellement, pour le secteur de la finance, je militerais en faveur des actions cotées aux États-Unis et au Canada, car leur banques centrales sont très avancées sur la remontée des taux d’intérêt.

 

Quelques idées d’actions à acheter en cas de retour de l’inflation

  • Or et argent : Franco-Nevada, Royal Gold, Wheaton Precious Metals, Agnico Eagle, Newmont Mining, First Majestic, Hecla Mining, Sandstorm Gold, Yamana Gold, Novagold Resources
  • Pétrole et gaz : Total, Royal Dutch Shell, Exxon Mobil, Enbridge, Enterprise Product Partners, Chevron
  • REITs : Realty Income, Simon Property, Unibail-Rodamco, Ventas, American Tower Corp, HCP, Stag Industrial, Segro PLC, Federal Realty Trust Investment, EPR Properties, Omega Healthcare, LTC Properties, Crow Castle International, Digital Realty Trust, CyriusOne
  • Actions value : Bank of America, Wells Fargo, Citigroup, Royal Bank of Canada, Bank of Montreal, Toronto-Dominion Bank, IBM, Cisco

 

Disclaimer : Les actions qui sont citées, ne sont pas des recommandations formelles d’achat. La précision des informations apportée n’est pas garantie à 100 %. Tout lecteur doit faire sa propre opinion en faisant des recherches complémentaires afin de déterminer quelles sont les meilleures opportunités d’investissement à son profit. Vous assumez la responsabilité de toute décision prise suite à la lecture de l’article. Upside Bourse (dont le fondateur) se désengage de toute responsabilité sur vos actions et vos décisions.