
Ça devait arriver un jour ou l’autre. Pour certains d’entre vous, c’est une ONDE DE CHOC que je vous annonce.
J’ai vendu en mai une partie de mes actions Hermès, plus précisément la moitié.
Là où je ne vais pas vous mentir, c’est que cette décision d’investissement a été mûrement réfléchie. Elle n’est pas liée aux fondamentaux d’Hermès qui restent excellents, mais plutôt pour des raisons d’ordre technique et personnel.
Je solde la moitié de mes actions Hermès avec un cours de Bourse cinq fois supérieur à mon prix de revient. Ce n’est pas donné à tout le monde de réaliser cette prouesse que vous soyez un investisseur institutionnel ou particulier.
Alors pourquoi cette décision d’investissement alors que les marchés actions ont le vent en poupe et tout va pour le meilleur des mondes pour l’un des empires mondiaux du luxe ?
Une question de gestion de portefeuille
Hermès International (XPAR : RMS) représentait une grosse part de la performance de mon portefeuille avec une pondération de 23 %. Disons-le franchement ! Mon portefeuille était Hermès dépendance. Toute baisse importante sur Hermès pouvait se payer cash. Et inversement, c’était tout bénéfique. Après avoir donc cédé la moitié de mes titres, Hermès représente 13 % de la pondération. C’est encore élevé mais je m’enlève partiellement une épine du pied si ça devait mal se passer.
Quand vous avez une ligne de votre portefeuille qui fait 5 fois la mise initiale, mieux agir intelligemment que réagir émotionnellement. En vendant la moitié de mes actions Hermès, je voulais rééquilibrer les pondérations de mes lignes de mon portefeuille Global.
Par ailleurs, mon portefeuille Global était surexposé à la consommation discrétionnaire à cause du poids important d’Hermès en avril 2021. Je me suis dit pour le mois prochain que c’était le moment idéal de récupérer une partie de mes gains sur Hermès afin de mieux répartir le poids sectoriel de mon portefeuille.
Avec une inflation transitoire qui s’avèrera progressivement durable contrairement au consensus (car il faut bien purger les dettes), je privilégierais les secteurs défensifs et les actifs réels (matières premières, REITs immobiliers).
Le krach des cryptomonnaies, un signe avant-coureur sur le marché actions
Quand j’ai vu le krach des cryptomonnaies au cours du mois de mai, mon intuition me disait qu’il valait mieux alléger quelques lignes de mes portefeuilles Global et Haut Rendement. Me connaissant personnellement, je voulais creuser le sujet pour savoir s’il existait une interaction différée entre les cryptomonnaies et les actions.
L’article de Thomas Andrieu sur Cointribune a confirmé ce que je pensais. Effectivement, la quasi-majorité des corrections sur les cryptomonnaies ont une incidence sur le marché actions dans les semaines ou mois à venir. La conclusion mérite de vous mettre en alerte.
Une puissance phase corrective sur les cryptomonnaies a généralement tendance à se répercuter sur les actions par la suite du fait des corrélations de marché. Les grands mouvements de prix sont permis par l’action des institutionnels qui réagissent au marché selon des logiques fondamentales. Les cryptomonnaies sont un peu la mesure de l’état de confiance prémonitoire qui règne sur la bourse.
Il semblerait que les cryptomonnaies soient sensibles à la liquidité du marché et corrélées à la volatilité alors que le marché actions est un peu plus résilient.
La soif d’investir sur le secteur de la santé
Maintenant que les gains sont en poche, que vais-je en faire ?
Ce qui est sûr, c’est qu’ils me serviront de support pour mes stratégies de ventes d’options que ce soit en credit spread ou cash secured put. Ils soulageront mon niveau d’appel de marge. Je fais en sorte de ne pas dépasser 20-25 %.
Concrètement, j’avais la soif d’investir sur le secteur de la santé. Depuis mes débuts en Bourse, je n’ai jamais investi durablement sur ce secteur. Ça peut vous surprendre. Moi-même, je suis surpris à tel point que je ne l’explique pas.
C’est une anomalie à rectifier. Bizarrement, j’ai commencé par le cannabis thérapeutique avec Canopy Growth. Ensuite, j’ai réalloué une partie des gains d’Hermès sur la pharma suisse Novartis pour son blockbuster, la qualité de son bilan financier, ses avancés sur le cannabis et surtout sa politique de dividende. De plus, Novartis se cotait en dessous de sa valeur intrinsèque au moment où je l’ai acheté.
Je ne compte pas m’arrêter là. Le secteur de la santé ne pèse pas assez sur la performance de mon portefeuille malgré mon achat sur Novartis. Je pourrais encore rajouter une pharma américaine. J’ouvre également les yeux sur les autres segments du secteur comme les équipementiers, les fournisseurs et les services de santé. En tout cas, j’ai l’embarras du choix et la surface financière pour y investir grâce aux plus-values réalisées sur Hermès.
Renforcez si possible mes lignes existantes de mes portefeuilles
C’est une option que j’envisage. J’ai des lignes de mes portefeuilles Global et Haut Rendement qui ne sont pas suffisamment investis. Dans le viseur, j’ai Unilever, JD.com, Innovative Industrial Properties, Pepsico, Realty Income, Digital Realty Trust, Cisco ou encore Northrop Grumman. Cela me permettrait de toucher plus de dividendes. À l’heure où je finalise l’article, les conditions de marché ne sont pas satisfaisantes pour les renforcer à la juste valeur.
Cependant, je n’en fais pas une obsession quotidienne, car je suis déjà satisfait de la composition sectorielle de mes portefeuilles.
Prendre vos gains, c’est une décision qui vous appartient
Comme pour gagner un match de football, vous devez concrétiser vos occasions. Ce qui veut dire boursièrement parlant que vous devez prendre vos gains pour récompenser votre travail d’investisseur de long haleine. Cependant, ce n’est pas une incitation à vendre entièrement vos lignes gagnantes de votre portefeuille. Vous pouvez le faire partiellement comme je l’ai fait sur Hermès. Puis les réinvestir sur d’autres actions de belle qualité à l’image de mon achat sur Novartis.
En tout cas, prendre vos gains est une décision qui vous appartient. Notez les raisons qui vous poussent à le faire. Sont-elles justifiées ou pas ? Personne ne doit interférer au risque de réagir de manière impulsive.
Ça peut être un crève-cœur dans le cas d’une action de belle qualité. Je peux vous le témoigner pour Hermès après bientôt 9 années de détention, mais je sentais le risque d’en tomber amoureux. D’où l’intérêt d’ouvrir un nouveau chapitre de ma vie d’investisseur.

Sovanna SEK est un investisseur de long terme passionné par la Bourse avec pour modèle, Warren Buffett. Il vous donne des conseils pratiques pour construire et gérer un portefeuille boursier rentable sur le long terme.
Sa philosophie d’investissement possède un côté pile ou face. Pile, il investit sur des actions de belle qualité à des prix raisonnables. Face, il est un défenseur de l’or pour se protéger contre l’inflation 2.0.
Bonjour,
Pouquoi n’investissez-vous pas en ETF qui sont recommandés par nombbre d’investisseurs particuliers long terme?
Cordialement.
Moi c’est l’inverse. J’ai acheté hermès! (Et je regrette) Du coup j’ai la même problématique que toi. Part trop importante de mon portefeuille sur Hermès.